Il est soupçonné de blanchiment aggravé, abus de confiance aggravé et escroquerie. Un ancien bâtonnier de Guadeloupe a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire, a indiqué mercredi Clarisse Taron, procureure de la République de Fort-de-France.

Au moment de l’annonce, l’homme était depuis quarante-huit heures en garde à vue dans les locaux de la section de recherche de la gendarmerie à Pointe-à-Pitre, avec son épouse, également avocate, mise en examen pour blanchiment dans la même affaire.

Le mis en cause est aussi sous le coup d’une demande d’interdiction d’exercer son métier d’avocat, mais celle-ci « doit être validée par la commission disciplinaire de l’ordre des avocats de Guadeloupe », a précisé la procureure.

Un préjudice financier estimé à 11 millions d’euros

L’affaire, objet d’une enquête depuis 2020, concerne « au minimum 200 victimes ». Selon Clarisse Taron, le préjudice financier se monte à environ 11 millions d’euros. Il est reproché aux deux suspects « d’avoir obtenu des sommes importantes de la part des victimes de préjudices corporels » dont ils s’occupaient, via des honoraires disproportionnés notamment.

En novembre, des perquisitions au domicile du mis en cause avaient été ordonnées, donnant lieu à des saisies notamment de véhicules de luxe. Outre son statut d’ancien bâtonnier, l’homme est connu en Guadeloupe pour des campagnes de communication sur les réseaux sociaux mais aussi sur de nombreux panneaux publicitaires en bord de route indiquant : « Vous êtes victimes ? Nous défendons vos droits à l’indemnisation ».