Mort de Sihem : Ce que l’on sait sur l’issue tragique de la jeune femme
Meurtre•Le corps de la jeune femme âgée de 18 ans, disparue le 25 janvier dans le Gard, a été retrouvé dans la nuit du 2 février, sur les instructions du principal suspect, un multirécidiviste déjà condamné à treize reprises par le passéJérôme Diesnis
L'essentiel
- Guidés par les aveux du principal suspect, les enquêteurs ont découvert le corps de la jeune Sihem, en bordure d’un chemin de terre isolé de La Grand-Combe, à quelques kilomètres de l’endroit où elle avait disparu le 25 janvier.
- Le principal suspect a évoqué une dispute sur fond de relation amoureuse. Une idylle démentie par la famille de la jeune femme.
- Mahfoud Hansali, suspecté du meurtre de la lycéenne, a été condamné à treize reprises par le passé, notamment par la cour d’assises du Gard. Il devait comparaître à nouveau devant les assises le 1er février pour une autre affaire de séquestration.
Il était 1 heure du matin, ce jeudi 2 février, lorsque le magistrat instructeur et les gendarmes ont découvert le corps de la jeune Sihem. La lycéenne âgée de 18 ans avait disparu dans la nuit du 25 au 26 janvier. Elle gisait en bordure d’un chemin de terre isolé à La Grand-Combe, une commune mitoyenne des Salles-du-Gardon, dans le Gard, où elle avait quitté le domicile de sa grand-mère le 25 janvier peu avant minuit.
Dans quel contexte ces aveux ont-ils été réalisés ?
Interpellé le 31 janvier par les enquêteurs, Mahfoud Hansali est passé aux aveux le lendemain en fin de soirée. Pour justifier son geste, « il a évoqué une dispute sur fond de relation amoureuse avec la jeune fille », a expliqué la procureure de la République de Nîmes Cécile Gensac, lors d’un point presse ce jeudi. Une idylle démentie par Mourad Battikh, l’un des avocats de la famille de Sihem. « Personne n’avait connaissance d’une telle relation amoureuse »
« Le suspect a souhaité s’exprimer sur les faits afin de pouvoir donner cette réponse à la famille, au nom de Sihem et afin de pouvoir soulager sa conscience », reprend la procureure. A ce jour, le suspect reste mis en examen du chef de séquestration sans libération volontaire avant le septième jour. Mais après son passage aux aveux, la procédure devrait être rapidement requalifiée en meurtre. Il a été incarcéré dans la nuit à la maison d’arrêt de Nîmes.
Afin ne pas interférer sur l’instruction en cours, la procureure n’a pas dévoilé les éléments en sa possession sur le déroulement de cette soirée funeste. Le corps de la jeune femme est autopsié par le médecin légiste, qui délivrera ses conclusions au cours des prochains jours. Et notamment les causes de la mort.
Qui est Mahfoud Hansali, l’homme qui a avoué le meurtre de la jeune fille ?
Très vite, les enquêteurs se sont intéressés au profil inquiétant de Mahfoud Hansali. Cet homme âgé de 39 ans connaissait la victime qui était, une cousine de sa femme avec laquelle il était en instance de séparation. Cécile Gensac a livré quelques précisions sur son parcours judiciaire. Il a été condamné à cinq reprises pour des faits d’atteintes aux biens. Son casier judiciaire comporte également huit mentions pour des condamnations liées à la conduite.
Il a surtout été condamné le 29 avril 2015 par la cour d’assises du Gard à douze ans de réclusion criminelle pour un braquage, le 26 août 2012. Une peine « exécutée dans sa totalité » à compter du 21 septembre 2012, souligne la procureure de la République. Il a été incarcéré en maison d’arrêt avant de bénéficier d’une levée d’écrou le 26 février 2021. Il a ensuite bénéficié « d’un aménagement de peine successif et progressif », reprend la procureure de la République.
Pourquoi l’autre personne placée en garde à vue a-t-elle été relâchée ?
Mahfoud Hansali devait comparaître libre le 1er février devant la cour d’assises du Gard pour un home jacking violent sur un couple de commerçants qu’il est suspecté d’avoir agressé et séquestré à son domicile en 2011. Dans cette affaire, il avait été placé en détention provisoire durant trente-quatre mois, jusqu’au 28 novembre 2017. Ce procès a été ajourné. Mercredi, les proches de la victime, réunis devant le palais de justice de Nîmes, s’étaient émus qu’un individu aussi dangereux soit toujours en liberté.
Également placée en garde à vue pour le chef de « non-assistance à personne en danger », son ex-compagne a été relâchée. « Les éléments recueillis n’ont pas permis d’instaurer qu’elle ait eu connaissance des faits, ni d’une potentielle dissimulation » de ceux-ci, précise Cécile Gensac.