Disparition de Sihem : L’hypothèse d’un rapt pour obtenir des fonds privilégiée
EnlEvement•La lycéenne de 18 ans a disparu le 25 janvier. Ses proches ont manifesté leur soutien devant le palais de justice, alors que la garde à vue de deux personnes s’achève ce jeudi midiJérôme Diesnis
L'essentiel
- Une quarantaine de personnes a manifesté, mercredi, devant le palais de justice de Nîmes afin de réclamer justice pour Sihem, la jeune femme disparue une semaine plus tôt à proximité de son domicile.
- Deux personnes sont toujours en garde à vue, dont l’une, déjà condamnée à 13 reprises, au profil particulièrement inquiétant. La justice le soupçonne d’avoir participé au rapt de la jeune fille.
- « Des éléments [peuvent] laisser penser à une disparition en lien avec des faits visant à obtenir des fonds », explique la procureur de la République de Nîmes, Cécile Gensac.
Edit du 2 février 2023 : Le suspect du meurtre de Sihem, retrouvée une semaine après sa disparition dans le Gard, a indiqué « avoir tué la jeune fille dans le cadre d’une dispute liée à leur relation amoureuse », a annoncé la procureure de la République de Nîmes.
Sept jours après sa disparition aux Salles-du-Gardon, une petite commune au nord du Gard, Sihem, une lycéenne de 18 ans n’a toujours pas donné de signe de vie. Désormais saisie de l’affaire, la procureure de la République de Nîmes, Cécile Gensac, a reçu, mercredi, des membres de famille de la jeune femme. Ceux-ci étaient issus d’une délégation venue manifester en silence son soutien devant le palais de justice de Nîmes.
Deux personnes sont toujours en garde à vue dans cette affaire, dont l’une au profil particulièrement inquiétant. Cet homme âgé d’une quarantaine d’années, a été condamné à 13 reprises. La dernière fois en 2015 par la cour d’assises du Gard, à douze ans de réclusion criminelle pour une série de braquages.
Placé sous contrôle judiciaire depuis sa sortie de prison, il devait comparaître mercredi pour une autre affaire, toujours aux assises du Gard : le home-jacking avec séquestration d’un couple de commerçants. Compte tenu de sa potentielle implication dans la disparition de Sihem, le procès a été reporté.
Un enlèvement dans le but d’obtenir des fonds ?
Cet « homme est interrogé sur une participation à la disparition », précise la procureure de la République. L’autre personne placée en garde à vue est son ex-concubine. « Elle pourrait détenir des informations permettant de localiser la jeune fille, ou à tout le moins de faire avancer les investigations. Elle est entendue du chef de non-assistance à personne en danger », précise Cécile Gensac.
Tous deux connaissaient la jeune femme. « On sait qu’il a été en contact avec elle peu de temps avant sa disparition, souligne l’avocat de la famille de Sihem, Mourad Battikh. Donc, on sait qu’il aurait une implication. Quelle implication ? C’est encore trop tôt pour le dire aujourd’hui ». Leur garde à vue, prolongée une première fois, s’achèvera ce jeudi à midi. A l’issue de celle-ci, « l’ouverture d’une information judiciaire est envisagée, reprend la procureure. Les investigations se poursuivront alors sous le contrôle et la direction d’un magistrat instructeur. » Celui-ci décidera de leur éventuelle mise en examen.
Initialement ouverte pour disparition inquiétante, l’enquête a rapidement été requalifiée du chef d’arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire d’otage pour obtenir l’exécution d’un ordre ou d’une condition. Le groupement de gendarmerie du Gard et la section de recherches de Nîmes, privilégient la thèse d’un enlèvement pour des motivations financières. « Des éléments [peuvent] laisser penser à une disparition en lien avec des faits visant à obtenir des fonds », reprend la procureure de la République.