Attaque à la gare du Nord : Algérien ou Libyen… L’identité du suspect reste incertaine
enquete•L’homme qui a blessé six personnes avec une arme blanche ce mercredi pourrait être un ressortissant libyen sous le coup d’une Obligation de quitter le territoire français (OQTF) émise en 2022Thibaut Chevillard
L'essentiel
- Six personnes ont été blessées, dont une gravement, par arme blanche, mercredi gare du Nord à Paris, par un homme aussitôt maîtrisé par des policiers sur place. Une enquête a été ouverte du chef de tentative d’assassinat, confiée à l’ensemble de la police judiciaire avec la brigade criminelle comme coordonnateur.
- Les enquêteurs de la brigade criminelle tentent de mettre un nom sur le visage du suspect, qui n’avait aucun papier d’identité sur lui. Il pourrait s’agir « d’un homme né en Libye ou en Algérie et d’une vingtaine d’années, dont l’âge exact n’est pas confirmé », a indiqué dans la soirée la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau.
- L’agresseur, qui était connu des fichiers de police sous plusieurs noms, « n’a pas pu être auditionné compte tenu de son état de santé », a précisé la magistrate.
Les enquêteurs de la brigade criminelle tentent toujours d’identifier formellement l’homme qui a attaqué et blessé six personnes à l’arme blanche, ce mercredi matin, à la gare du Nord (10e). Aucun document d’identité n’a été retrouvé sur le suspect qui a été maîtrisé par des policiers ayant ouvert le feu sur lui. Touché au bras et au poumon, il a été transporté à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Il a été opéré dans la journée.
L’agresseur a d’abord donné, dans la matinée, une première identité qui, au final, s’est avérée être fausse. En comparant ses empreintes digitales avec celles de leurs fichiers, les policiers ont découvert qu’il était déjà connu de leurs services pour des faits de droits communs, sous plusieurs noms et avec des dates de naissance différentes.
Un homme d’une vingtaine d’années
« Il pourrait s’agir d’un homme né en Libye ou en Algérie et d’une vingtaine d’années, dont l’âge exact n’est pas confirmé », a indiqué dans la soirée la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, dans un communiqué. Le suspect « n’a pas pu être auditionné compte tenu de son état de santé », a précisé la magistrate.
Selon nos informations, l’une des identités sous laquelle il était enregistré dans le fichier automatisé des empreintes digitales correspond à celle d’un ressortissant libyen, né en 2000, arrivé en France il y a trois ans. Cette personne fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), émise courant 2022, qui n’avait pas été exécutée. En effet, la France ne pouvait pas l’expulser vers ce pays. D’abord, en raison de l’instabilité qui y règne. Mais aussi parce qu’il n’y a aucun canal d’échange avec la Libye pour l’identification de ses ressortissants.
« Un crochet métallique » en guise d’arme
Vers 6h45, le suspect a blessé plusieurs personnes dans la gare du Nord avec « un crochet métallique dont la partie la plus longue se termine en pointe, entouré sur sa majeure partie d’une ficelle permettant une meilleure prise en main », a fait savoir la procureure de Paris. Il s’est d’abord attaqué, « sans raison apparente à ce stade », à une première victime « à laquelle il a asséné une vingtaine de coups ». En tout, six personnes ont été blessées. « Il s’agit de deux hommes de 36 et 41 ans, usagers de la gare, d’un policier de 46 ans affecté à la police aux frontières (PAF) de la gare du Nord, et de trois femmes de 40, 47, et 53 ans, usagères de la gare », a détaillé Laure Beccuau.
Une enquête a été ouverte du chef de tentative d’assassinat, confiée à l’ensemble de la police judiciaire avec la brigade criminelle comme coordonnateur. L’inspection générale de la police nationale a également été saisie du fait de l’usage par des policiers de leur arme de service.
Pour l’heure, les motivations de l’assaillant restent floues. « A ma connaissance, il n’a rien dit » au moment des faits, a déclaré le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, au cours d’un point presse. Mais selon nos informations, les policiers qui ont tiré, ont indiqué l’avoir entendu tenir des propos en arabe qui n’étaient pas « Allahou Akbar ». Un élément que les policiers de la Crim' tentaient toujours de vérifier cet après-midi. Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a indiqué à 20 Minutes qu’il était, pour l’heure, « en évaluation ».