Strasbourg : Interpellé pour des articles non scannés, un client attend des « excuses » d’Ikea
Mauvaise pub•Un homme a été interpellé chez le géant suédois du meuble, samedi à Strasbourg. Ikea lui reproche une tentative de vol en réunion. Lui nie farouchement et attend un mea-culpa du magasinThibaut Gagnepain
L'essentiel
- Un client a raconté sur les réseaux sociaux sa mauvaise aventure samedi dans le magasin Ikea de Strasbourg. Le tout en rappelant une affaire similaire survenue en 2018.
- En résumé, il est passé par une caisse automatique avant d’être contrôlé par des agents. Ceux-ci ont découvert que le client n’avait pas scanné plusieurs articles, pour une valeur d’environ 250 euros.
- Avait-il sciemment omis de les scanner ? C’est la version défendue par l’entreprise suédoise, qui a indiqué à 20 Minutes vouloir maintenir sa plainte.
Deux armoires penderie à aller acheter, un véhicule de location à rendre et il n’y aurait plus que le montage à gérer… Voilà comment un habitant de Schiltigheim (Bas-Rhin) imaginait son samedi après-midi. Sauf que son passage chez Ikea Strasbourg ne s’est pas déroulé aussi simplement que prévu.
« J’étais venu avec un ami car les deux meubles sont volumineux », retrace S., qui avait aussi emprunté une camionnette pour un temps réduit. L’expédition ne devait pas être longue et n’était pas trop mal partie jusqu’au passage en caisse. « Les deux armoires étaient quand même étalées sur 32 pièces différentes [8 références], ce qui stresse un peu », nuance le trentenaire. « Il y avait aussi beaucoup de monde, logique pour un week-end. »
« Je leur ai dit que c’était une erreur »
Toujours est-il que le duo s’est donc retrouvé à une caisse automatique. « J’ai monopolisé les trois qui étaient alignées vu mon chargement, j’admets que c’était une erreur », précise encore l’intéressé, qui a ensuite scanné ses articles. Jusqu’à demander l’aide d’une hôtesse pour régler la note finale. « Car ça ne marchait pas. J’avais acheté un bon de 850 euros sur un site avec 8 % de cashback et la manipulation ne marchait pas. » Détail réglé, ils passaient enfin les barrières pour sortir du magasin. Sauf que deux agents ont alors voulu contrôler les achats. Pour découvrir des irrégularités d’un total d’environ 250 euros.
« Ça correspondait à deux grandes pièces d’une valeur d’environ cent euros chacune et de quatre petits articles d’un peu plus de dix euros chacun », détaille encore le client, qui dit avoir aussitôt plaidé coupable. « Je leur ai dit que c’était une erreur. En plus ils se sont rendu compte que deux codes-barres, pour les deux pièces les plus chères, ne fonctionnaient pas. Si j’avais voulu voler, je n’aurais pas sollicité un QR code via mon site de cashback qui couvrait l’intégralité de mes achats. J’avais déjà payé 850 euros, je n’avais pas d’intérêt à ne pas les dépenser. »
Une version contestée par le géant suédois du meuble. « Déjà car ce type de bons est utilisable en plusieurs fois. Il restait de l’argent dessus après le passage en caisse où le client a sciemment omis de scanner plusieurs articles », explique le service communication d’Ikea à 20 Minutes en indiquant que les procédures habituelles ont été « appliquées ». « Comme toujours avec une volonté d’instaurer le dialogue, ce qui explique la venue de la directrice. »
Autre argument avancé par l’entreprise pour justifier être dans son droit, S. « a reconnu savoir que deux codes-barres ne marchaient pas. Mais il ne l’a pas signalé alors qu’il avait une hôtesse à disposition. En plus, vu la quantité d’articles qu’il avait dans ses chariots, un passage en caisse traditionnelle lui avait été proposé. Ça avait été fermement refusé par le client. »
« Menottés », « pris en photo »
Jointe par 20 Minutes, la police confirme être intervenue dans le magasin et avoir interpellé les deux hommes pour une « tentative de vol en réunion ». « Des investigations restent à faire, notamment en ce qui concerne la vidéosurveillance », précise une source policière. « Les deux individus ont été laissés libres et seront convoqués ultérieurement. »
S. n’en doute pas, mais regrette, une nouvelle fois, la tournure qu’ont pris les événements. « On nous a menottés, pris en photo, on a dû déposer nos empreintes. On a été traités comme des criminels ! Je trouve tout cela disproportionné. J’attends des excuses et qu’Ikea reconnaisse ses torts. Surtout que ce n’est pas la première fois… »
En octobre 2018, une affaire similaire avait eu lieu dans la même enseigne alsacienne, pour des bocaux mal scannés. La branche française de la société suédoise avait finalement présenté ses excuses et retiré sa plainte. Dans le cas présent, ce n’est visiblement pas dans les intentions d’Ikea, malgré les multiples tentatives du duo d’étaler l’affaire sur les réseaux sociaux.
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