ENQUETECe que l’on sait après la mort d’une jeune femme tuée par balle à Grenoble

Grenoble : Une jeune femme tuée lors d’échanges de tirs avec la police, le point sur l’enquête

ENQUETELe suspect a déjà été condamné en 2012 à huit ans d’emprisonnement pour des tirs sur des policiers près d’Avignon
20 Minutes avec agence

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L’enquête avance après la mort d’une jeune femme de 18 ans lors d’échanges de tirs avec la police à Grenoble, dans la nuit de mardi à mercredi. L’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie et le parquet a ouvert une enquête pour « tentative de meurtre sur personnes dépositaires de l’autorité publique » et « refus d’obtempérer ».

Les trois policiers en patrouille ont été entendus en garde à vue pour avoir fait usage de leur arme, indique l’AFP. Ils en sont sortis à 19h30 ; a précisé une source proche du dossier. Le conducteur du véhicule en fuite, qui aurait ouvert le feu, a également été placé en garde à vue, selon le parquet. De source policière, cet homme de 30 ans et de nationalité marocaine a été condamné en 2012 à huit ans d’emprisonnement pour des tirs sur des policiers près d’Avignon lors d’un « coup de force », alors qu’il était recherché pour braquage. Il était également connu à cette époque pour trafic de stupéfiants, vol, recel et infraction sur les armes.

Un suspect au lourd passé judiciaire

Sorti de prison en 2020, il a depuis fait l’objet de plusieurs procédures (violences avec armes, port d’armes prohibé) et d’un mandat de recherche pénal pour avoir marché dans les rues de La-Tour-du-Pin (Isère) avec un fusil d’assaut, après avoir également été interpellé en possession d’un 357 Magnum à Bourgoin-Jallieu (Isère).

Toujours de source policière, précisant que des perquisitions ont eu lieu mercredi, il était sous le coup d’une OQTF (obligation de quitter le territoire français). Il était aussi interdit de séjour dans le Vaucluse, ajoute la source proche du dossier.

La victime touchée au cou

La victime a été tuée alors qu’elle se trouvait dans la voiture en fuite pour échapper à un contrôle des forces de l’ordre. « Les policiers du commissariat de Grenoble ont eu à faire face à un refus d’obtempérer et à des tirs effectués par le conducteur du véhicule qui refusait de s’arrêter, les amenant à riposter », a détaillé le procureur de Grenoble Eric Vaillant dans un communiqué.

Cette jeune femme originaire de Salon-de-Provence est « décédée des suites d’un tir l’ayant touchée au cou », tandis que le conducteur a été blessé sans que ses jours ne soient en danger.

Grenoble confrontée à une vague de violence

La ville a connu depuis fin juin une dizaine de fusillades impliquant parfois les forces de l’ordre, selon la direction départementale de la sécurité publique (DDSP). La dernière en date a eu lieu le week-end dernier. Quatre hommes ont été pris en chasse par la police après avoir ouvert le feu devant un bar du quartier de Saint-Bruno, au nord-ouest de Grenoble.

L’un d’eux, 34 ans, armé d’une kalachnikov, a été blessé par les policiers qui ont tiré trois fois parce qu’il « les aurait visés » pendant la course-poursuite, selon le parquet. Le suspect a été mis en examen mardi pour « tentative de meurtres en bande organisée et sur personnes dépositaires de l’autorité publique », selon la même source.

Le trafic de drogue dans le viseur des autorités

La directrice de la DDSP, Fabienne Lewandowski, a souligné ce mercredi auprès de l’AFP la « connotation liée aux stupéfiants » de ces dernières affaires, ne se prononçant pas à ce stade sur celle de mardi. Elle confirme qu’il « y a toujours des guerres de territoire dans un business aussi juteux que celui du trafic de drogue ».

Elle remarque également « une augmentation de l’usage d’armes lourdes lors de règlements de compte sur fond de stupéfiants ». La lutte contre ce trafic est une « priorité » au côté du parquet et « on a multiplié par 2,5 le nombre d’affaires traitées » depuis 2021.