Paris : « J’ai légalement le droit de tuer des policiers ! » Ce que l’on sait de l’homme tué par des policiers gare du Nord
ENQUETE•Des policiers qui patrouillaient gare du Nord à Paris ont ouvert le feu, ce lundi matin, sur un homme de 31 ans qui les menaçait avec un couteau
Thibaut Chevillard
L'essentiel
- Les policiers ont ouvert le feu, lundi matin, sur un homme qui les menaçait avec un couteau dans la gare du Nord, à Paris.
- Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris.
- Sur le couteau du suspect était inscrit « ACAB » pour « All cops are bastards » – « Tous les flics sont des salauds ». Par ailleurs, un compte Twitter au nom du suspect avait publié d’inquiétants messages début janvier. Leur auteur disait avoir « légalement le droit de tuer des policiers ».
Deux policiers de la brigade des réseaux franciliens ont ouvert le feu, ce lundi matin, sur un homme qui les menaçait avec un couteau à l’intérieur de la gare du Nord, apprend 20 Minutes de sources concordantes. Touchée à plusieurs reprises, la victime a été prise en charge par le Samu avant de succomber à ses blessures. Contacté par 20 Minutes, le parquet de Paris indique avoir ouvert une enquête du chef de tentative d’homicide volontaire, confiée au 2e district de police judiciaire. L’IGPN – la police des polices – a été également saisie afin de déterminer les conditions d’usage des armes par les fonctionnaires.
Les faits sont survenus vers 6h50, dans le hall de la gare où se trouvent les trains desservant les destinations lointaines. Selon nos informations, le suspect déambulait en direction d’une patrouille composée de trois policiers, un lieutenant, un brigadier et un major. Un homme s’est approché d’eux avec un couteau d’une longueur de 30 cm dans la main en les menaçant. Sur le manche, une inscription : « ACAB » pour « All cops are bastards » – « tous les flics sont des salauds ». Après avoir demandé plusieurs fois au suspect de lâcher son arme, deux des policiers ont ouvert le feu sur lui, le blessant grièvement. Pris en charge par le Samu, il est décédé des suites de ses blessures.
Des messages inquiétants sur Twitter
Selon nos informations, une carte d’identité a été retrouvée dans la doublure de sa veste. Agé de 31 ans et originaire de Belfort (Territoire de Belfort), Stéphane B. est inconnu des services de police et de la justice. Pourquoi voulait-il s’en prendre à des policiers ? Si ses motivations restent à déterminer, les premiers éléments de l’enquête ont permis d’écarter la piste terroriste. Sur Twitter, un compte à son nom avait publié, le 2 janvier, ce message inquiétant : « Le droit de sécession est protégé par le droit constitutionnel français. J’ai légalement le droit de tuer des policiers français. Je ne le souhaite pas pour des raisons personnelles. J’ai l’intention de refaire ma vie en Russie, pays d’avenir. »
L’auteur des messages partageait également un article de Wikipédia sur le « harcèlement électromagnétique ». Il exprimait en outre sa déception de ne pas avoir été écouté par les policiers à qui il avait fait part du harcèlement dont il aurait été victime. « Quand je suis allé au poste de police pour parler de mon harcèlement téléphonique, on m’a dit que c’était de la science-fiction ! », écrivait-il, toujours début janvier. Cet homme se décrivait aussi comme ayant été « handicapé mental lourd » mais affirmait être « maintenant parfaitement sain ».
Périmètre de sécurité
Aucun des agents menacés par le suspect n’a été blessé. Sur Twitter, le préfet de police, Didier Lallement, a salué « le courage des policiers qui, à la gare du Nord, ont su réagir avec sang froid à une lâche attaque ». Un périmètre de sécurité a été mis en place à l’intérieur de la gare entre les voies 11 et 16. Le trafic a été momentanément interrompu. Mais la circulation des trains n’est plus impactée, a indiqué la SNCF sur Twitter.