Calais : Des policiers héliportés pour évacuer un immeuble squatté par des « no border »
IMMIGRATION•Depuis le 3 février, plusieurs militants anti frontières occupaient un immeuble vide du centre-ville de Calais pour, notamment, réclamer l’arrêt des démantèlements de camps de migrantsM.L. avec AFP
Ce vendredi matin, une opération de police a été lancée afin d’expulser des militants anti frontières qui occupent depuis une semaine un immeuble non loin du centre de Calais. Ils réclament un meilleur traitement des migrants et la « liberté de circulation », a constaté sur place un journaliste de l’AFP.
Plus d’une dizaine de policiers, notamment des hommes du Raid, ont été déposés lors de survols d’un hélicoptère de la gendarmerie sur le toit de l’immeuble, vide en attente de démolition, et ont commencé à pénétrer dans le bâtiment. Des tirs de grenade assourdissante ont été entendus. Selon la préfecture du Pas-de-Calais, une vingtaine d’occupants ont immédiatement quitté l’immeuble dès l’arrivée des premiers policiers. La même source précise qu’un seul des militants a été « interpellé pour vérification d’identité ».
Dans la nuit précédant l’évacuation, des incidents ont opposé des personnes regroupées au pied du bâtiment et les CRS mobilisés pour boucler la zone. La préfecture affirme les forces de l’ordre ont essuyé des tirs de mortiers, de bouteilles et de pierres. Quinze personnes ont été interpellées et 4 ont été placées en garde à vue. A 9h, ce vendredi matin, le bâtiment avait été vidé et des effectifs de police ont été déployés pour éviter « toute tentative de réinstallation ».
« Nous exigeons l’arrêt de toutes les expulsions »
Les militants s’étaient installés depuis le 3 février dans cet ancien immeuble de logement social, de dix étages, dont la destruction est prévue dans une opération de rénovation urbaine. « Nous exigeons l’arrêt de toutes les expulsions » des camps migratoires à Calais, et « la fin du harcèlement » des exilés, avait indiqué, mercredi, une des militantes, se présentant sous le nom d’Anna.
Les centaines de candidats à l’exil vers le Royaume-Uni en transit à Calais sont régulièrement délogés de leurs campements de fortune par la police, les autorités souhaitant éviter toute pérennisation de leur installation.