Lyon : Un vaste trafic d’armes démantelé par la police judiciaire
ENQUETE•Quatre personnes suspectées d’être impliquées dans un trafic d’armes à feu ont été interpellées mardi dernier dans la région lyonnaise et mises en examenThibaut Chevillard
L'essentiel
- Quatre personnes suspectées d’être impliquées dans un trafic d’armes à feu ont été interpellées mardi dernier dans la région lyonnaise et mises en examen. Trois d’entre elles ont été placées en détention provisoire et une sous contrôle judiciaire.
- Lors des perquisitions, les enquêteurs de la police judiciaire ont mis la main sur quatre armes de poing, deux fusils d’assaut, un fusil, deux grenades, un gilet pare-balles, trois voitures volées et 22.000 euros en liquide.
- Les armes étaient destinées à alimenter le banditisme local, et notamment les trafiquants de stupéfiants.
Quatre armes de poing, deux fusils d’assaut, un fusil, deux grenades, un gilet pare-balles. C’est un stock d’armes important qui a été retrouvé par la police judiciaire de Lyon, le 14 décembre, lors des perquisitions menées chez cinq personnes suspectées d’être impliquées dans un vaste trafic.
Selon une source policière, il serait dirigé par un homme de 32 ans qui a été mis en examen et placé en détention provisoire, vendredi dernier, tout comme deux complices présumées. Un quatrième homme a été placé sous contrôle judiciaire et le dernier a été mis hors de cause et libéré.
A l’origine de cette affaire, un renseignement arrivé aux oreilles des enquêteurs concernant un homme originaire de Vénissieux et qui s’était installé depuis quelque temps en Ardèche. « C’est une personne déjà bien connue de nos services. Mais on ne l’avait pas nécessairement identifié comme faisant partie du banditisme local à haut niveau, même s’il avait déjà été interpellé dans le cadre d’affaires de violences avec armes assez graves, ou pour détention d’armes », confie une source proche du dossier à 20 Minutes.
Un trafic en plein essor
Les policiers le placent sous surveillance et constatent que le suspect, rodé aux techniques d’enquête, prend d’énormes précautions pour sécuriser ses déplacements et ses communications. A l’issue de six mois d’enquête, ils décident d’interpeller les membres de cette équipe et de perquisitionner leurs domiciles. Ils découvrent sept armes, dont deux provenant d’une armurerie qui a été cambriolée en 2020. Ils mettent également la main sur trois véhicules volés et 22.000 euros en liquide.
Les armes étaient, selon nos informations, destinées à alimenter le milieu du banditisme local, essentiellement les trafiquants de stupéfiants des cités sensibles de la banlieue lyonnaise. « Le trafic d’armes a pris ces derniers temps un véritable essor dans la région, explique un policier. Il y a une grosse demande, mais les filières issues d’Europe sont moins importantes qu’avant car les stocks commencent à être épuisés. D’autres filières sont en train de se développer, avec des armes issues de cambriolages d’armurerie, ou achetées démontées à l’étranger et qui sont ensuite remilitarisées. »