Faux billets : La PJ interpelle une « figure de la voyoucratie marseillaise »
CRIMINALITE•Le suspect, âgé de 65 ans, est soupçonné d’avoir importé d’Italie une importante quantité de fausse monnaie, qui était ensuite écoulée par des complicesThibaut Chevillard
C’est « une figure de la voyoucratie marseillaise » qui a été interpellée par les enquêteurs de l’OCRFM (Office central pour la répression du faux monnayage). « C'est le genre de voyou dont tout le monde parle depuis des années, mais cela fait très longtemps qu’il n’était pas retombé », explique à 20 Minutes le commissaire divisionnaire Eric Bertrand. Ce « parrain de la communauté gitane de l’étang de Berre », âgé de 65 ans, est soupçonné d’avoir importé d’importantes quantités de faux billets que se chargeaient d’écouler d’autres suspects. Au total, dix personnes ont été arrêtées les 17 et 18 mai derniers à Marseille, Rennes, Argenteuil (Val-d’Oise) et Alençon (Orne).
Les policiers avaient le principal suspect dans leur collimateur depuis fin 2018. Ils ont déterminé qu’il « importait massivement d’Italie de la fausse monnaie ». « Il la revendait ensuite à des semi-grossistes, principalement issus de la communauté des gens du voyage, mais aussi à de vieux bandits marseillais », poursuit le policier. Six « gros clients » ont été identifiés. Ces derniers revendaient les coupures contrefaites au détail, ou les utilisaient pour acheter des produits peu chers et récupérer la monnaie. « La spécialité des anciens voyous marseillais, c’est d’acheter du gel hydroalcoolique dans les pharmacies à 1 ou 2 euros avec un billet de 50 euros ou 100 euros », raconte Eric Bertrand.
300.000 euros écoulés en 18 mois
Selon les estimations des enquêteurs, l’équipe a écoulé, en un an et demi, 300.000 euros de fausse monnaie. Lors des perquisitions, des faux billets de 100 euros, pour un montant total de 200.000 euros, ont été retrouvés dans des bungalows appartenant à des membres de la communauté des gens du voyage. Les policiers ont par ailleurs saisi cinq véhicules, dont un camping-car et une caravane.
Quatre suspects sont présentés ce vendredi à un juge d’instruction en vue de leur mise en examen. Trois autres seront présentées au magistrat dans les jours prochains. Enfin, deux autres seront convoquées ultérieurement pour raisons médicales.