Agen : Après l’incendie d’un bâtiment agricole, le risque d’explosion lié à la présence de nitrate d’ammonium sous contrôle
RISQUE CHIMIQUE•Une cinquantaine de pompiers ont été mobilisés et ont massivement arrosé le site pour prévenir tout risque d'explosion20 Minutes avec AFP
L'essentiel
- Un incendie s’est déclaré lundi soir dans un bâtiment agricole 3.000 m2 abritant 10 t de nitrate d’ammonium.
- Les pompiers estiment que le risque d’explosion est écarté grâce à des mesures préventives comme l’arrosage massif.
- Par précaution, les quelques habitants des maisons de ce secteur rural ont été évacués.
Le pire a été évité. Une cinquantaine de pompiers et des moyens spécifiques aux « risques chimiques » ont été engagés lundi en fin de journée à Casseneuil, au nord d’Agen, pour circonscrire l' incendie d’un bâtiment agricole de 3.000 m2 abritant du nitrate d’ammonium, ont indiqué les secours en soirée.
« On a un sentiment favorable sur l’évolution de la situation. Le plus gros danger [l’explosion] semble écarté mais on reste prudent », a souligné le lieutenant-colonel Patrick Aygalenq, officier de communication au service départemental d’incendie et de secours (Sdis) du Lot-et-Garonne.
L’incendie n’a fait aucun blessé mais le bâtiment, principalement occupé par des balles de foin et quasiment détruit par l’incendie, constituait une source d’inquiétude pour les pompiers en raison de la présence d’un stockage de 10 tonnes de nitrate d’ammonium, une substance entrant dans la composition d’engrais.
Des habitations évacuées par précaution
Compte tenu de sa nature potentiellement explosive au contact du feu, les pompiers avaient déclenché vers 18 heures d’importants moyens de surveillance et établi un périmètre d’évacuation sur 500 mètres autour du sinistre survenu au lieu-dit Tartifume, dans un secteur « hyper rural » et peu habité, a précisé l’officier de communication. Quatorze personnes résidant dans les quelques fermes alentours ont été évacuées dans la soirée et relogées par la mairie de Casseneuil.
Selon le lieutenant-colonel Aygalenq, de « gros moyens hydrauliques » avec des « milliers de litres d’eau par minute » ont été engagés pour faire « baisser fortement la température sur le bâtiment » et prévenir les « risques » d’explosion que représente cette substance chimique associée aux catastrophes meurtrières d’AZF à Toulouse en septembre 2001 et de Beyrouth début août 2020.
Tout risque de pollution atmosphérique écarté
Par précaution, le périmètre d’évacuation a été maintenu pour la nuit tout comme les opérations de surveillance du site qui conservent des moyens d’arrosage statiques en continu autour du bâtiment, mais avec un « dispositif plus allégé ». La « zone d’exclusion » interdisant l’accès au site dans un rayon de 200 m a été ramenée à 80 m pour la nuit. Dans ce périmètre ne peuvent pénétrer que certains pompiers équipés sous haute protection pour y positionner des lances, a précisé le lieutenant-colonel Aygalenq.
Selon l’officier, les relevés effectués écartaient lundi soir tout « risque de pollution atmosphérique » du fait de la « dilution des fumées » par l’arrosage massif du site.