ENQUETEGarde à vue prolongée pour les quatre suspects dans l'enlèvement de Mia

Affaire Mia : La fillette et sa mère « toujours pas » retrouvées, prolongation de garde à vue pour les quatre suspects

ENQUETELes quatre suspects ont affirmé avoir agi à la demande de la mère de l’enfant qui voulait récupérer sa fille dont elle n’avait plus la garde, a ajouté le magistrat
Manon Aublanc

Manon Aublanc

Trois jours après l’enlèvement dans les Vosges de Mia Montemaggi, la fillette de 8 ans et sa mère n’ont toujours pas été retrouvées, a indiqué le procureur de la République d’Epinal, Nicolas Heitz, ce vendredi, ajoutant que la piste du départ à l’étranger n’était « pas exclue ».

Quatre hommes, dont les trois ravisseurs présumés, ont été placés en garde à vue, a précisé le procureur lors d’une conférence de presse au palais de justice d’Epinal. Selon leurs déclarations, ils ont agi à la demande de la mère de l’enfant qui voulait récupérer sa fille dont elle n’avait plus la garde, a ajouté le magistrat.

Ce vendredi, la garde à vue a été prolongée de 24 heures, a indiqué le procureur de la République de Nancy, François Pérain, désormais en charge du dossier. La garde à vue dans ce type d’affaire « peut être prolongée de 48 heures » encore, « jusqu’à dimanche », avant l’ouverture d’une information judiciaire et la présentation des suspects devant un juge d’instruction, a-t-il indiqué.

Des éléments d’explosifs découverts

« Lola Montemaggi les sollicitait via Internet pour récupérer sa fille dont elle s’estimait injustement séparée dans le but de partir à l’étranger », a expliqué Nicolas Heitz qui avait déclenché mardi soir le plan Alerte-enlèvement. « Leurs auditions sont globalement concordantes », a-t-il ajouté, précisant que l’un d’entre eux n’avait pas voulu s’exprimer. Âgés de 23 à 60 ans et sans antécédents judiciaires, les quatre hommes, qui doivent être présentés dans la journée à un juge, ont été arrêtés à Paris, en Seine-et-Marne, aux Lilas (Seine-Saint-Denis) et en Meurthe-et-Moselle.

Le « script d’un discours à tenir devant la grand-mère de Mia pour se faire passer pour un éducateur » de la Protection judiciaire de la jeunesse a été découvert chez le premier d’entre eux à avoir été interpellé. Chez le suspect de 23 ans, « des éléments susceptibles d’entrer dans la composition d’explosifs étaient découverts », a indiqué Nicolas Heitz, précisant que ce volet de l’enquête était désormais entre les mains du Parquet national anti-terroriste (Pnat).

Une mouvance survivaliste

Une enquête préliminaire confiée au pnat était déjà en cours concernant ces individus dont, selon une source proche du dossier, le profil « s’apparente à la mouvance survivaliste ». Mia Montemaggi a été enlevée mardi par trois hommes, par ruse et sans violence, alors qu’elle était hébergée chez sa grand-mère maternelle, désignée depuis janvier « tiers de confiance » par la justice, dans le village des Poulières, à une trentaine de kilomètres d’Epinal.

Sa mère, Lola Montemaggi, 28 ans, qui n’avait plus le droit de voir Mia seule et « voulait vivre en marge de la société », a également disparu depuis. Deux des ravisseurs – un troisième étant resté au volant du véhicule qui a emmené l’enfant – se sont fait passer pour des représentants de la protection de l’enfance, avec des papiers à en-tête du ministère de la Justice, afin de mettre en confiance la grand-mère de l’enfant. Toute personne ayant des informations sur ce rapt est invitée à appeler le 0 800 36 32 68.