Le voile noir des fumées s’est dispersé. Reste à éclaircir les circonstances qui ont conduit à l’intoxication d’une vingtaine d’habitants mardi, dans le secteur de Lavaur, dans le Tarn. Mercredi, le procureur de la République de Castres, Chérif Chabbi, a annoncé le placement en garde à vue du responsable de la coopérative soupçonnée d’avoir enflammé 150 tonnes de paille, mélangées à du fuel, pour lutter contre une nouvelle nuit de gel.

L’enquête ouverte l’est pour « mise en danger de la vie d’autrui » mais aussi « blessures involontaires ». Selon le magistrat ? « la règle élémentaire de sécurité qui a été violée » est un article du règlement sanitaire départemental qui établit que les cultures ne peuvent pas être protégées en utilisant des produits toxiques ou en produisant des fumées opaques.

Mardi, au-delà des émanations qui ont provoqué toux et malaises, une route a dû être coupée entre Lavaur et Ambres, faute de visibilité suffisante.

Audition des victimes et expertise médicale

Le procureur, qui a confié l’enquête à la brigade de recherches de Gaillac et aux gendarmes de Lavaur, prévoit d’auditionner les riverains victimes. Il compte également demander des expertises médicales pour déterminer l’exposition des habitants au monoxyde de carbone.

Le vaste verger concerné, à cheval sur trois communes, avait opté au départ pour l’allumage de milliers de bougies pour protéger ses arbres fruitiers. Mais son stock s’est rapidement épuisé. Pour éviter toute nouvelle utilisation de braseros toxiques, ses cuves de fuel ont été mises sous scellés.