Marseille : Dix-sept mises en examen après le démantèlement d’un trafic de drogue à la Savine
STUPEFIANT•La procureure de la République dénonce le message de menace placardé sur les murs de la cité pour faire taire les habitants qui s’élèveraient contre le trafic20 Minutes avec AFP
Dix-sept personnes ont été mises en examen après le démantèlement mardi d’un réseau de trafic de drogue dans une cité des quartiers populaires du Nord de Marseille, lors duquel plus de 450 kg de cannabis avaient été saisis, a-t-on appris dimanche auprès du parquet.
Cinq d’entre elles, des prête-noms ou des compagnes des trafiquants, ont été placées sous contrôle judiciaire, et onze autres, gérants du réseau ou simples « nourrices », chargées de stocker les produits, ont été placées en détention provisoire, a précisé la procureure de la République de Marseille, Dominique Laurens, dans un communiqué.
Le sort réservé à la 17e personne mise examen n’a pas encore été décidé, celle-ci ayant demandé un débat différé devant le juge de la liberté et de la détention.
Message de menace
Lors de l’opération coup de poing conduite par quelque 250 policiers mardi au cœur de la cité de la Savine, dans le 15e arrondissement de Marseille, 465 kg de cannabis avaient été saisis, ainsi que 1,3 kg de cocaïne, 308.000 euros en liquide, des vêtements de luxe pour une valeur de 68.000 euros, et trois armes à feu, dont un fusil à pompe.
« Le sentiment d’impunité et de toute puissance de ce réseau » était tel, insiste Dominique Laurens dans son communiqué, qu’un message de menace était placardé sur les murs des bâtiments de la cité, pour faire taire les éventuels récalcitrants : « ALERTE - Toutes personnes qui souhaite ou envisage de coopérer avec la police, sachez que nous le saurons et que nous nuirons à votre vie. […] Merci de faire attention et de faire les bons choix pour votre sécurité. Nous vivons avec vous tous les jours, eux sont que de passage. ALERTE. »
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De nombreux quartiers de la deuxième ville de France sont gangrenés par le trafic de stupéfiants, avec des réseaux qui se professionnalisent et deviennent plus violents, selon des spécialistes de criminologie. Selon les derniers chiffres policiers, Marseille compterait 156 « plans stups » (points de deal), dont certains accueilleraient jusqu’à 2.000 clients par jour, pour un chiffre d’affaires quotidien pouvant atteindre les 75.000 euros.