TREVE HIVERNALERoland, 88 ans, ne peut plus accéder à sa maison occupée par des squatteurs

Toulouse : Roland, 88 ans, ne peut plus accéder à sa maison occupée par des squatteurs

TREVE HIVERNALEL’octogénaire comptait sur la vente de sa maison pour aller vivre en Ehpad avec sa femme
Béatrice Colin

Béatrice Colin

L'essentiel

  • Depuis le mois de septembre, la maison de Roland, un Toulousain de 88 ans, est occupée par les squatteurs qui ont changé les serrures.
  • Un jugement ordonne l’expulsion des squatteurs, mais pas avant la fin de la trêve hivernale, repoussé de fin mars au 1er juin.
  • Excédés et abasourdis, Roland et sa fille comptaient sur l’argent de la vente de la maison pour financer une place en Ehpad pour Roland, afin qu’il y rejoigne sa femme.

«C’est mon grand-père qui l’a fait construire, la sœur de ma mère y est née, j’y suis née et j’y ai encore mes jouets, mon père y a ses affaires, les lits étaient faits », raconte Diane, encore abasourdie par ce qui arrive à sa famille depuis quelques mois. En septembre, alors que son père, Roland, s’est installé à Albi dans un petit appartement pour se rapprocher de sa femme en Ehpad, l’aide-ménagère tente de rentrer dans leur maison de famille au nord de Toulouse sans y parvenir.

Rapidement, elle va s’apercevoir que les serrures ont été changées et que plusieurs personnes vivent à l’intérieur. C’est le début d’un long chemin de croix pour ce Toulousain de 88 ans et sa fille pour faire expulser les squatteurs​. Cette dernière se rend immédiatement au commissariat pour déposer plainte, alerte l’agence immobilière chargée de vendre la maison pour payer la place en Ehpad de Roland qui veut être aux côtés de son épouse pour ses vieux jours.

Vendre la maison pour financer l’Ehpad

Un huissier, une avocate puis le tribunal sont aussi saisis du dossier. Et le 23 octobre le jugement tombe : les squatteurs pourront être expulsés, mais seulement à la fin de la trêve hivernale. Or la date de la trêve hivernale vient d’être reportée du 31 mars au 1er juin. C’en est trop pour Roland qui voit là son désir de rejoindre sa femme s’éloigner encore plus. « Excédé » selon sa fille, il a décidé de porter l’affaire sur le terrain médiatique en appelant La Dépêche du Midi, où il a été rotativiste pendant plus de trois décennies. « On n’est pas des voleurs, on n’a rien fait de mal », a-t-il expliqué à sa fille qui reste « sidérée par l’audace de ces gens qui impunément s’installent chez les autres ».

Depuis la publication du premier article dimanche, le téléphone sonne. Diane a été contactée par la préfecture, le ministère est aussi saisi de son dossier. « Aujourd’hui, ce que l’on veut c’est qu’ils partent, que l’on puisse récupérer nos affaires et vendre la maison car les économies pour financer l’Ehpad ça part vite. Je veux qu’ils aient la chance de pouvoir vivre ensemble, l’esprit tranquille », espère Diane qui aimerait ne pas devoir attendre jusqu’au 1er juin pour que son père puisse remettre un jour un pied dans sa maison, celle de toute une vie.