Chevilly-Larue : La maire dénonce l’agression de son fils après qu’elle a révélé un « trafic »
ENQUETE•La maire de Chevilly-Larue estime être victime d'« actes d’intimidation » après avoir dénoncé un « trafic ». Après des dégradations contre sa voiture ou son domicile, son fils de 14 ans aurait été agresséF.H. avec AFP
«Une ligne rouge franchie », selon Stéphanie Daumin, maire de Chevilly-Larue dans le Val-de-Marne. L’édile affirme être victime d’une série d'« actes d’intimidation » après sa dénonciation d’un « trafic » dans sa commune. Et cette dernière intimidation a touché son fils de 14 ans, rapporte l’élue. Le 7 décembre, en rentrant du collège, « une personne en embuscade entre et lui d donne un coup de poing avant de partir en courant, il ne prend pas le vélo, les clefs ou un téléphone », rapporte Stéphanie Daumin.
« Ça fait quatre à cinq semaines que je subis des agressions, des troubles qui vont en s’aggravant », déclare l’élue communiste. « Là [s’en prendre à son fils], c’est une ligne rouge qui a été franchie ». « Très clairement, ce sont des actes d’intimidations, le doute n’est pas permis sur la question d’une succession de hasards », estime-t-elle, évoquant également des dégâts causés « sur sa voiture » ou encore des «tirs de mortiers d'artifice dirigés » contre son domicile.
Deux enquêtes en cours
« Je vois notamment un dossier sur lequel j’ai pris des positions qui déplaisent, notamment dans un milieu de trafic, et je pense que très clairement on me le fait payer », ajoute la maire sans donner plus de détails.
Une enquête a été ouverte suite à l’agression de son fils, sans interpellation à ce stade, selon une source proche du dossier. « Des auditions devront avoir lieu, pour éclaircir le mobile de l’agression, et notamment le lien avec la qualité de maire de Mme Daumin », indique-t-on. Une autre enquête est également en cours concernant les tirs de mortiers d’artifice.
Ces faits ont été révélés mardi soir par l’association des maires du Val-de-Marne présidée par le maire (PS) d’Alfortville Luc Carvounas, qui a apporté son soutien à l’élue. Cette dernière a fait appel à un service de sécurité privé pour protéger sa maison et entend demander une protection fonctionnelle.
383 élus agressés en 2019
L’Association des maires d’Ile-de-France (AMIF) a dénoncé dans un communiqué « une escalade de la violence qui a passé un cap en s’attaquant à l’enfant » de Stéphanie Daumin. « S’attaquer à un enfant est un acte lâche et abject. Le faire pour atteindre un maire dans sa fonction d’élue de la République est impardonnable », a insisté l’AMIF, rappelant avoir lancé une enquête dans sa zone « afin de mesurer le sentiment d'insécurité des maires ».
Selon les chiffres de l’Association des maires de France (AMF), 233 maires ont été agressés de janvier à juillet contre 198 l’an dernier à la même époque. Pour toute l’année 2019, 383 élus ont subi des coups ou des insultes, contre 361 en 2018.