Lille : Le jeune homme décédé en garde à vue n’a pas subi de violence policière
ENQUETE•La victime avait été retrouvée inanimée dans sa cellule peu de temps après son interpellationMikaël Libert
Le dimanche 23 août dernier, un homme est mort au cours de sa garde à vue au commissariat central de Lille. Si l’enquête ouverte par le parquet à permis d’exclure toute violence pour expliquer le décès, deux inconnues demeurent. Qui était la victime et de quoi est-elle morte ?
Dans la nuit du 22 au 23 août, les services de police ont interpellé un individu suspecté d’une tentative de vol par effraction, rue Barthélémy-Delespaul, à Lille. Placé en garde à vue, le mis en cause s’était présenté aux policiers « comme un mineur d’origine marocaine », a précisé le parquet de Lille. Avant d’être mis en cellule, le jeune homme avait été examiné par un médecin comme le prévoit la procédure. « L’examen clinique s’est révélé normal et son état jugé compatible avec la garde à vue », a assuré le parquet.
Pas de « cause traumatique ou suspecte »
Mais au cours de la nuit, un policier a découvert le suspect inanimé dans sa cellule. Malgré les gestes de premiers secours qui lui ont été prodigués par le fonctionnaire puis par le Samu, le jeune homme n’a pas pu être réanimé. Une enquête avait été ouverte dans la foulée pour tenter de déterminer les causes de la mort.
Ce vendredi, le parquet a affirmé que les investigations permettent « d’exclure toute cause traumatique ou suspecte. » Les analyses toxicologiques ont, en revanche, prouvé « la présence de psychotropes à une concentration sanguine suprathérapeutique qui n’a pu que favoriser la survenue d’effets toxiques plus importants », ajoute le parquet. Mais pour déterminer avec certitude les causes de la mort il faudra attendre les conclusions de l’expertise anatomopathologique, laquelle est toujours en cours.
L’autre mystère concerne l’identité de la victime. Les investigations des policiers « tendent à établir qu’il s’agit d’un ressortissant algérien âgé de 23 ans » et non d’un mineur marocain. Le parquet précise néanmoins que seule « une comparaison avec l’ADN de ses proches » pourrait permettre une identification formelle.