Dix hommes soupçonnés d’appartenir à un gang violent d’origine nigériane ont été interpellés mardi et placés en garde à vue à Marseille. « Avec cette affaire, on a changé de dimension, on n’est plus dans ce qu’on appelait la"prostutition des mamas", on est dans un contexte de violences, de sévices corporels et de viols collectifs sur des jeunes femmes pour les contraindre à la prostitution », relate Dominique Laurens, procureure de la République.

Sept victimes présumées de ce gang très structuré ont pu être identifiées. La plupart sont demandeurs d’asile, certaines devant rembourser le passage à la frontière italienne (entre 250 et 500 euros) voire le voyage tout entier. Les hommes interpellés sont sans doute également des passeurs.

« Faire allégeance au gang »

A l’origine de l’enquête, la plainte déposée par un jeune couple en août 2019. « Ils vont expliquer qu’ils se trouvent dans l’obligation de prostituer la jeune femme et faire allégeance au gang », poursuit la procureure. Si la prostitution nigériane n’est pas nouvelle sur le territoire - des réseaux existent à Paris, Lyon et Marseille - l’implantation de gangs déjà existants au Nigeria l’est davantage.

« C’est un phénomène qui nous préoccupe », affirme Eric Arella, le directeur interrégional la police judiciaire. Les interpellations ont eu lieu tôt mardi matin Parc Corot. Les deux plaignants ont été pris en charge par des associations.