Mayotte : L’ARS déplore des entraves au secours de malades provenant des Comores
DISCRIMINATION•Une cinquantaine d’habitants ont empêché les pompiers de porter secours à une personne arrivant des Comores ce mardi20 Minutes avec agences
Cette nouvelle entrave inquiète l’Agence régionale de santé. Une cinquantaine d’habitants du village de Mtsahara dans le nord de Mayotte ont empêché ce mardi l’intervention de pompiers venus secourir une personne blessée déposée par un kwassa kwassa, une embarcation légère en provenance des Comores.
Il s’agit de la deuxième action d’entrave menée en quelques jours par des villageois contre des malades ou blessés étrangers.
Deux faits en quelques jours
Le jour des faits, les pompiers ont dû négocier de longues minutes avec les villageois avant qu’ils ne puissent évacuer l’homme plâtré à la jambe vers le dispensaire de la commune voisine de Dzoumogné. Le blessé a ensuite été évacué au centre hospitalier de Mayotte (CHM) à Mamoudzou. Des habitants ont justifié leur geste en expliquant qu’ils en avaient assez de voir des migrants arriver illégalement à Mayotte pour se faire soigner, considérant que cela rend plus difficile l’accès aux soins pour eux.
Samedi à Kani Bé, d’autres personnes ont empêché l’ambulance transportant un homme victime d’un traumatisme crânien dans un accident de la circulation aux Comores d’accéder à l’hélicoptère du CHM. Ce dernier a dû se poser à 7 km de là pour l’évacuer.
L’ARS « déplore profondément ces faits »
Dans un communiqué, l’Agence régionale de santé (ARS) « déplore profondément ces faits et rappelle que la France ne tolère aucune discrimination dans l’accès aux soins. Chaque malade, quelle que soit sa situation sociale, a le droit d’être soigné. C’est la mission confiée à l’hôpital public en France. »
Depuis des années, des milliers de personnes, principalement des Comoriens, mais aussi des ressortissants de l’Afrique des Grands Lacs, quittent l’île d’Anjouan voisine pour rentrer clandestinement à Mayotte. Mais ces arrivées rencontrent une attitude de plus en plus hostile des locaux.