Toulouse : L’homme frappé avec une muselière par des policiers placé en détention
POLEMIQUE•La vidéo de l’interpellation très musclée d’un homme était devenue virale le week-end dernier. Celui-ci a été mis en examen et écroué20 Minutes avec AFP
Son interpellation à Toulouse dans la nuit de vendredi à samedi dernier, dont la vidéo était devenue virale, avait suscité l’indignation des défenseurs des droits de l’Homme. Les syndicats de police soulignaient quant à eux la dangerosité d’un individu présenté comme malade psychiatrique.
L’homme frappé à coups de muselières par des policiers lors de son arrestation dans le quartier Purpan a été mis en examen et placé en détention provisoire. Il est poursuivi pour «violences avec arme, menaces de mort, violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique, rébellion, port et détention d’arme de catégorie C, administration de substances nuisibles », a précisé ce jeudi le parquet de Toulouse.
Une « interpellation particulièrement difficile » selon le parquet
« Après une altercation avec un voisin, il a été trouvé sur la voie publique avec un fusil. Retranché à son domicile, après négociations pendant plusieurs heures, il a été transporté à l’hôpital dont il s’est enfui en menaçant un agent de sécurité », selon le parquet. « Repéré dans une rue par la police, son interpellation a été particulièrement difficile en raison de son opposition et de son gabarit impressionnant. Les conditions de cette interpellation font l’objet d’une enquête. »
David Lanes, l’avocat de l’accusé, défend une autre version. « Mon client n’a aucun passif psychiatrique comme on a pu le dire. Les faits rapportés par les policiers sont très à charge. » Me Lanes a fait appel de la détention provisoire prononcée mercredi.
Une dispute avec un voisin pour commencer
Selon le conseil, les faits se sont déroulés en deux temps. Dans la soirée de vendredi à samedi, l’homme a menacé avec « un vieux fusil non chargé » l’un de ses voisins qui était venu chez lui réclamer du papier à rouler. « Appelés par le voisin, les gendarmes se sont alors rendus à son domicile, où ils ont trouvé une hachette et un vieux fusil. Comme il avait absorbé une grande quantité de tranquillisants, ils ont appelé les pompiers qui l’ont conduit aux urgences de l’hôpital Purpan. »
Le quinquagénaire a ensuite décidé de quitter les urgences contre l’avis du médecin et est parti alors que le service de sécurité de l'hôpital tentait de s’interposer. Puis repéré par une patrouille de police qui a lâché un chien sur lui, il a été mordu et avait la main en sang, selon son conseil.
Son avocat : « Il n’avait aucune arme »
« Comme il saignait, il leur a dit qu’il était malade, qu’il avait une hépatite. Lui, il voulait prévenir les policiers et eux retiennent que c’était une menace », s’est indigné Me Lanes. « On ne peut pas interpeller quelqu’un de cette façon. Sur lui il n’avait aucune arme, il avait été fouillé avant d’être pris en charge par les pompiers », selon lui.
L’homme, qui habite à Longages à une trentaine de kilomètres au sud de Toulouse, « a eu une jeunesse agitée, des condamnations pour violences, mais ce sont des faits des années 1990 », a précisé l’avocat.