Bouches-du-Rhône : L'avocat Jean-Louis Keita, accusé de violation du secret professionnel, reste en prison
FAITS DIVERS•Me Jean-Louis Keita est en détention provisoire depuis le début du mois de février. L’ancien bâtonnier d’Aix-en-Provence est accusé d’avoir violé le secret professionnel20 Minutes avec AFP
L'essentiel
- L’avocat Jean-Louis Keita est accusé d’avoir livré des informations dans un dossier pénal dans lequel il intervenait.
- L’ancien avocat d’Omar Raddad a été mis en examen pour violation du secret professionnel.
- L’ex bâtonnier d’Aix-en-Provence est en détention provisoire depuis le 6 février dernier et restera en prison, selon une décision de la cour d’appel.
La cour d’appel d'Aix-en-Provence a confirmé jeudi le placement en détention provisoire de Jean-Louis Keita, ex-bâtonnier d’Aix-en-Provence et ancien avocat d’Omar Raddad, incarcéré depuis le 6 février, notamment pour violation du secret professionnel.
L’avocat âgé de 69 ans a été mis en examen pour violation du secret professionnel et « révélation d’informations sur une enquête ou une instruction pour crime ou délit puni de dix ans d’emprisonnement, relevant de la criminalité ou de la délinquance organisée, à une personne susceptible d’y être impliquée ».
Le huis clos refusé
Deux juges d’instruction de la Juridiction interrégionale spécialisée de Marseille le soupçonnent d’avoir livré des informations sur un dossier pénal dans lequel il intervenait. Me Jean-Louis Keita a comparu mercredi devant la chambre de l’instruction, encadré par une escorte de six membres de l’administration pénitentiaire, mais à la barre et non pas dans le box, à la demande de ses avocats.
Ses défenseurs Dominique Mattéi (Marseille) et Gérard Baudoux (Nice) avaient sollicité sa remise en liberté, lors d’une audience tenue à huis clos, à leur demande. En présence du bâtonnier d’Aix-en-Provence en exercice, les avocats de Jean-Louis Keita avaient invoqué pour justifier leur demande de huis clos la « nécessaire sérénité des débats »
Avocat d’Omar Raddad
L’avocat général Yvon Calvet s’était opposé à cette demande, considérant que l’audience pouvait se tenir publiquement. « Même si l’audience est un peu particulière », avait-il reconnu, « elle doit s’inscrire dans le cours normal de la justice et les raisons invoquées (par la défense) pour déroger au principe de publicité des débats ne sont pas étayées »
Jean-Louis Keita, qui a passé une partie de sa vie en Guinée, s’était réfugié chez sa mère à Aix-en-Provence, après l’exécution de son père, chef de l’armée guinéenne, en 1971. Pénaliste renommé, il est notamment connu pour avoir défendu Patrick Henry, le meurtrier du petit Philippe Bertrand en 1976, Omar Raddad, un jardinier marocain accusé d’avoir tué sa patronne Ghislaine Marchal en 1991, ou encore l’un des assassins de la députée Yann Piat en 1994.