Nantes : De plus en plus de sociétés victimes de l'escroquerie aux faux ordres de virement
ESCROQUERIE•La gendarmerie des Pays-de-la-Loire appelle les entreprises à redoubler de vigilance face à la hausse des escroqueries au FOVIF.B.
L'essentiel
- Le FOVI consiste à recevoir un transfert d'argent après avoir trompé une entreprise.
- Six millions d'euros de préjudice ont été recensés par les gendarmes des Pays-de-la-Loire depuis deux ans.
- La gendarmerie appelle les sociétés à renforcer leur sécurité.
On l’appelle FOVI, comme « faux ordres de virement ». Ce type d’escroquerie fait de plus en plus de dégâts au sein des entreprises françaises, notamment dans l’ouest de la France. Préoccupée par l’ampleur du phénomène, la gendarmerie des Pays-de-la Loire a décidé ce vendredi de tirer la sonnette d’alarme. Et appelle les employeurs à prendre leurs précautions.
« Les FOVI sont l’œuvre de malfaiteurs très organisés qui, sous couvert d’une fausse identité, parviennent à attirer la confiance d’un représentant de l’entreprise pour recevoir un ou plusieurs virements, généralement à l’étranger sur un compte offshore », explique l’adjudant-chef Thierry Boisson, du bureau section analyse régionale.
Parfois l’escroc va se faire passer pour le PDG préparant une acquisition, parfois pour un fournisseur en attente de paiement, parfois pour un technicien ayant besoin d’accéder aux serveurs de la société… « Qu’importe le scénario, ils parviennent à fournir des renseignements par téléphone ou par mail, voire à présenter des faux documents, qui rendent la demande crédible. Et le virement est effectué. ».
Six millions d’euros de préjudice en deux ans
Depuis deux ans, 200 faits ont été recensés en Pays de la Loire, pour un préjudice total de six millions d’euros. Les PME sont les plus touchées. « C’est énorme car on ne compte pas les victimes potentielles en zone police ou celles qui n’ont pas osé porter plainte par peur d’une mauvaise publicité », indique le commandant Laurent Caudan, coordinateur de la sécurité économique dans la région. Et ça continue : rien qu’en janvier, onze nouvelles affaires de FOVI sont traitées par les gendarmes des Pays-de-la-Loire, pour près de 800.000 euros de dommages. La dernière en date, lundi dernier, une entreprise de l’agglomération nantaise qui a perdu pas moins de 200.000 euros.
« Si la victime ou la banque se rendent compte de la supercherie, on a 72h au maximum pour bloquer les fonds, prévient Laurent Caudan. Au-delà, il deviendra très difficile de remonter la filière. Dès qu’on sort de l’Union européenne, la coopération avec les autorités est compliquée. »
La prévention, le plus efficace
Le plus efficace, selon la gendarmerie, est donc de renforcer la prévention. « Protéger ses données informatiques contre les attaques, systématiser la double vérification avant d’effectuer un virement, limiter la diffusion d’informations sur Internet ou les réseaux sociaux. Ce sont des pratiques faciles à mettre en place et qui peuvent éviter de grosses déconvenues », insiste l’adjudant-chef Thierry Boisson.
La gendarmerie propose également des sessions de formations aux entreprises (contact : securite-economique@gendarmerie.interieur.gouv.fr).