FAITS DIVERS« 20 Minutes » fait le point sur l’enquête de la femme tuée par des chiens

Femme tuée par des chiens : Un chien toujours en fourrière, un gendarme qui démissionne… On fait le point sur l’enquête

FAITS DIVERSPlus de deux mois après la mort d’une jeune femme enceinte, tuée par des chiens dans l’Aisne, « 20 Minutes » fait le point sur l’affaire
Gilles Durand

Gilles Durand

L'essentiel

  • Elisa Pilarski est décédée, le 16 novembre 2019, à la suite de morsures de chien, dans une forêt de l’Aisne.
  • L’enquête est ouverte depuis plus de deux mois pour savoir quels chiens sont responsables de sa mort.
  • Un commandant de gendarmerie, qui suivait une chasse à courre à proximité, a quitté ses fonctions.

Les tests ADN se font attendre. Voilà plus de deux mois que la mort d’Elisa Pilarski reste sans réponse. Le samedi 16 novembre 2019, cette jeune femme de 29 ans était retrouvée morte au cœur de la forêt de Retz, dans l’Aisne. Elle était partie se balader avec un de ses cinq chiens. L’autopsie démontrait que le décès était dû à des morsures de chien. L’heure du décès était établie entre 13 h et 13 h 30.

Or, une chasse à courre était organisée dans le secteur. Dans la foulée, une information judiciaire avait été ouverte contre X, concernant une « agression commise par des chiens ». L’enquête doit permettre de connaître les circonstances exactes de la mort de la jeune femme enceinte de plusieurs mois. « Le fait qu’elle soit enceinte peut expliquer la surexcitation du ou des chiens et cela a pu provoquer cette agression », souligne Bertrand Beuns, éducateur canin.

Deux versions qui s’opposent

Mais au-delà de cette hypothèse, deux versions s’opposent. Le témoignage du compagnon d’Elisa Pilarski, racontant la découverte du corps de sa femme, a jeté des soupçons sur la responsabilité des chiens de meute. « J’appelais ma femme et Curtis, notre chien. Puis Curtis a aboyé. Il était dans un fossé. J’ai vu débouler 30 chiens de chasse. Je me suis écarté », raconte-t-il dans L'Union. Ce dernier assure aussi avoir croisé, dans la forêt, des cavaliers et des personnes appuyées sur une voiture.

Dans un communiqué de presse, la société de vénerie rappelait, à l’époque, que « rien ne démontrait l’implication des chiens de chasse dans le décès de cette femme », évoquant notamment l’heure du décès qui « semblait ne pas correspondre avec la présence de la meute en forêt dans ce secteur au moment des faits », et « l’absence de traces de morsures sur les chiens de l’équipage, [prouvant] qu’il n’y avait pas eu de bagarres ».

Des chiens qui manquent ?

Pour déterminer quels ont été les animaux mordeurs, 67 chiens ont fait l’objet de prélèvements ADN : les 5 chiens du couple et 62 chiens de l’association de vénerie Le rallye La passion. Or, le ministère public avait parlé, à l’origine, de 93 prélèvements. Que sont devenus les 26 chiens manquants ? Contacté par 20 Minutes, le procureur n’a pas donné suite.

Autre question qui reste sans réponse : pourquoi Curtis, le chien du couple, a-t-il été placé en fourrière et pas les chiens de meute ? Le compagnon d’Elisa, Christophe E., tente d’ailleurs, depuis plusieurs semaines, de faire transférer son chien dans une structure d’accueil adaptée.

a

Il envisage aussi d’engager un avocat pour défendre les droits de l’animal. Une cagnotte avait été ouverte pour récolter des dons. Or, ce mercredi, Christophe E. dénonce, sur les réseaux sociaux, le détournement de la somme récoltée. « Une procédure va être engagée avec Leetchi par le biais de la famille », assure-t-il.

Démission d’un patron de gendarmerie

Enfin, en marge de cette affaire, le patron des gendarmes de l’Aisne, a annoncé la semaine dernière, qu’il quittait ses fonctions pour « suivre son épouse dans le privé », selon L'Union. Le gendarme se trouvait dans la forêt le jour du drame. Il avait expliqué, toujours dans L'Union, avoir suivi la chasse à courre avec sa famille. Il avait pris ses fonctions de commandant du groupement de gendarmerie de l’Aisne, en août 2017.

L’enquête, confiée au départ à la section de recherche de la gendarmerie d’Amiens, dans la Somme, avait finalement atterri dans les mains de la police judiciaire de Creil, dans l’Oise.