Strasbourg : Une bande d’escrocs à la vieille voiture qui sévissait via le Bon Coin interpellée
ENQUETE•La DIPJ de Strasbourg, en collaboration avec celle de Lyon, a interpellé 10 personnes, suspectées d’escroqueries lors de vente de voitures et dont le montant du préjudice s’élève à plus de 300.000 eurosGilles Varela
Ils avaient un bon train de vie, aimaient « flamber dans les casinos ». La Direction de la police judiciaire de Strasbourg (DIPJ), après une longue et méticuleuse enquête en collaboration avec la DIPJ de Lyon, a interpellé une dizaine de personnes résidant dans l’agglomération strasbourgeoise. La bande, bien structurée, utilisait une arnaque connue mais à l’évidence redoutable dont le préjudice s’élève à plus de 300.000 euros.
Leur technique ? Etudier sur le site Le Bon Coin les annonces de ventes de voitures, dans toute la France. Les véhicules ciblés étaient principalement des berlines allemandes, avec un kilométrage important proposés à la vente autour des 5 à 10.000 euros, explique le commandant à l’état-major de la DIPJ de Strasbourg, Jean-Baptiste Larauza. Une fois un rendez-vous pris avec le vendeur, (en se présentant comme des professionnels de l’automobile), ils arrivaient à deux ou trois personnes.
De l’huile pour renégocier le prix
Une fois sur place, pendant que l’un distrayait le vendeur, l’autre versait discrètement aux bons endroits, comme à la sortie du pot d’échappement ou sur le bloc-moteur, de l’huile à l’aide d’une burette dissimulée. Ils indiquaient ensuite au vendeur un problème grave sur le véhicule afin de négocier une ristourne importante, sur un véhicule qui « allait nécessiter beaucoup de travaux de réparation ». Proposant avec insistance à leur victime de payer directement en liquide, ils finissaient par obtenir un rabais en moyenne de 3.000 euros. Les voitures étaient ensuite très rapidement revendues en Allemagne, avec une très bonne plus value.
C’est l’une des premières victimes, identifiée à Villefranche sur Saône, qui a permis aux enquêteurs de remonter via les appels téléphoniques, à l’un des malfrats, qui réside à Strasbourg. Rapidement, il a été établi que l’ensemble de la bande, dix personnes originaires pour la plupart de Roumanie, opérait depuis Strasbourg. Un chef, un homme de 39 ans, organisait et organisait les équipes, des hommes âgés de 18 à 70 ans…
Une première grosse interpellation a été effectuée en mars dernier et l’étude de leurs téléphones portables a permis l’interpellation la semaine dernière du reste de la bande. Tous ont été mis en examen, trois sous mandat de dépôts et les autres sous contrôle judiciaire, en attendant d’être jugés pour escroquerie et tentative d’escroquerie.