ENQUETELa mairie de Nantes conteste les conclusions de l'IGPN sur la mort de Steve

Affaire Steve Maia Caniço: Mise en cause par l’IGPN, la mairie de Nantes contre-attaque

ENQUETEAprès la découverte du corps du jeune homme dans la Loire, la municipalité s’indigne du rapport de la police des polices qui la pointe du doigt et dédouane les forces de l’ordre
Manuel Pavard

Manuel Pavard

L'essentiel

  • Le corps de Steve Maia Caniço, disparu à Nantes le soir de la fête de la musique, a été retrouvé lundi dans la Loire.
  • Rendu public mardi, le rapport de l’IGPN dédouane la police, jugeant l’usage de la force justifié, et pointe notamment du doigt la mairie de Nantes.
  • La ville de Nantes réagit en assurant qu’elle a pris les mesures nécessaires et tacle l’IGPN.

Après cinq semaines de recherches, le corps de Steve Maia Caniço, disparu à Nantes après une violente charge policière le soir de la fête de la musique, a été retrouvé lundi dans la Loire. Si les proches du jeune homme vont enfin pouvoir faire leur deuil, plusieurs zones d’ombre demeurent toutefois, à commencer par la responsabilité de la police et des pouvoirs publics.

Mardi, Edouard Philippe a dévoilé les conclusions du rapport de l’IGPN (Inspection générale de la police nationale), rendues publiques dans la foulée. Celui-ci dédouane collectivement les forces de l’ordre, jugeant l’intervention policière « justifiée » et « pas disproportionnée ». Le document estime ainsi qu’« il ne peut être établi de lien entre l’intervention des forces de police (…) et la disparition de M. Steve Maia Caniço après 4 heures dans le même secteur ».

« L’IGPN a la compétence pour enquêter sur les affaires de police, pas pour juger d’autres choses »

L’annonce a aussitôt suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux mais aussi au sein d’une partie de la classe politique. Parmi ces réactions, celle de la mairie de Nantes ne s’est pas fait attendre. L’enquête de la police des polices a en effet chargé la municipalité. « S’il y a eu affrontements entre fêtards et entre cinq et onze personnes tombées à l’eau, c’est bien parce que la mairie de Nantes n’avait mandaté que deux agents de sécurité et qu’elle avait fait positionner des barrièrages le long d’une partie seulement du quai Wilson », indique le rapport.

« L’IGPN a la compétence pour enquêter sur les affaires de police, pas pour juger d’autres choses », rétorque Gilles Nicolas, adjoint à la sécurité, avant d’ironiser : « Quand on sort de son champ de compétences, il ne faut pas procéder par approximations. » L’élu souligne que la mairie a pris « un seul arrêté pour le stationnement, la non-circulation et les mesures anti-intrusion ». « Les sound system s’installent historiquement sur les quais de Loire mais la ville ne délivre aucune autorisation, cela relève de la police spéciale du préfet », ajoute-t-il.

« Le quai Wilson n’est pas un territoire appartenant à la ville »

Concernant les conditions de sécurité, Gilles Nicolas rappelle que « la ville reconduit chaque année un dispositif de prévention » avec notamment « deux agents de sécurité pour faire le lien avec le poste de secours situé au Hangar à bananes ». « C’est un site municipal où il y a une échelle de secours, des bouées de sauvetage, un système de vidéoprotection », précise-t-il. En revanche, « le quai Wilson [où se sont déroulés les faits] n’est pas un territoire appartenant à la ville, il relève de la responsabilité du port autonome et de l’État ».

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Si l’adjoint ne souhaite pas polémiquer sur la responsabilité de la police, sa conclusion en dit long : « Édouard Philippe qui demande lui-même des réponses complémentaires, ça prouve que ce n’est peut-être pas si clair que ça ». Une opinion qui rejoint celle formulée par Johanna Rolland sur Twitter : « Je constate qu’après cinq semaines d’enquête, l’IGPN n’est toujours pas en mesure de dire ce qui s’est passé dans la nuit du 21 au 22 juin dernier, écrit la maire de Nantes. C’est pour le moins troublant et inquiétant. »