Incendies dans le Gard: Comment les sapeurs-pompiers ont lutté tout le week-end contre les flammes
FEUX•Pas moins de 60 incendies se sont déclarés depuis vendredi dans le départementNicolas Bonzom
L'essentiel
- De vendredi à dimanche, 550 hectares sont partis en fumée dans le Gard.
- Pas moins de 60 incendies se sont déclarés à des endroits différents.
- Une situation qui a demandé une mobilisation exceptionnelle des sapeurs-pompiers.
Les sapeurs-pompiers ont passé deux jours en enfer, dans le Gard : de vendredi à dimanche, 550 hectares sont partis en fumée. Canicule, mistral et taux d’humidité au plus bas, ce cocktail détonnant a donné des sueurs froides aux soldats du feu.
Au total, pas moins de 60 incendies se sont déclarés dans le département, dont certains, à Saint-Gilles, Montfrin ou Vauvert, ont été particulièrement dévastateurs. « Vendredi, en 1h15 à peine, nous avons répertorié 31 départs de feu dans des endroits différents, des feux qu’il fallait combattre », raconte à 20 Minutes le commandant Eric Agrinier, des sapeurs-pompiers du Gard, qui était mobilisé sur l’incendie de Saint-Gilles.
Plus de 500 sapeurs-pompiers mobilisés
« Cela demande une mobilisation exceptionnelle, nous avons engagé la totalité des moyens de secours disponibles, tous les engins de lutte. » Pour faire face à cette situation inédite, les sapeurs-pompiers du Gard ont été épaulés par des renforts venus des Bouches-du-Rhône ou de l’Hérault. Au total, 550 sapeurs-pompiers ont été mobilisés, 180 véhicules, sept canadairs, deux trackers et un hélicoptère.
Six maisons, un centre équestre et cinq hangars agricoles ont été ravagés par les flammes. « C’est toujours un échec, forcément, mais le bilan aurait pu être beaucoup plus lourd, reprend Eric Agrinier. La grande victoire, c’est qu’il n’y ait eu aucune victime. Quand je suis intervenu dans ce lotissement de Saint-Gilles, le feu allait arriver sur nous, il y avait un effet de panique à gérer, en plus de l’organisation de la lutte contre les flammes. Un effet de pente amenait la fumée sur les maisons, le seuil de visibilité était très bas. Nous avons pris la décision d’évacuer. Mais les habitants sont attachés à leurs biens, il faut les convaincre de partir, leur expliquer qu’ils sont en danger de mort. »
« On s’aperçoit que [le feu] a été près des maisons, a confié Didier Lauga, le préfet du département du Gard, après avoir survolé les lieux en hélicoptère. Il a fallu faire de la chirurgie fine, les sapeurs-pompiers ont fait un travail formidable pour protéger des maisons. On voit le feu qui s’arrête pratiquement à la limite des propriétés. »
Un risque sévère d’incendies
Selon un dernier bilan, il n’y a eu qu’un seul blessé léger parmi la population et 19 sapeurs-pompiers touchés légèrement, notamment par des émanations de fumées. Ce dimanche en début d’après-midi, Saint-Gilles était le seul gros site qui restait sous surveillance par quelque 80 sapeurs-pompiers, indique le commandant.
Pour prévenir tout nouveau sinistre, les sapeurs-pompiers rappellent que le risque est très sévère dans le Sud de la France. « Un mégot, une disqueuse, un barbecue… La moindre étincelle génère un départ de feu immédiat », indique Eric Agrinier.