Saône-et-Loire: Un «gros poisson» de la mafia calabraise arrêté à Mâcon
ENQUETE•Giuseppe Cortese, 53 ans, est soupçonné d’être le financier d’un clan de la 'Ndrangheta spécialisé dans le trafic de cocaïne entre la Colombie et l’EuropeThibaut Chevillard
L'essentiel
- Les policiers français ont interpellé jeudi matin à Dijon un membre éminent de la mafia calabraise.
- Giuseppe Cortese, 53 ans, est soupçonné d’être le financier d’un clan de la 'Ndrangheta spécialisé dans le trafic de cocaïne entre la Colombie et l’Europe.
- Il sera remis aux autorités italiennes dans les prochains jours
C’est un membre éminent de la mafia calabraise qui a été interpellé jeudi matin à Mâcon ( Saône-et-Loire). Giuseppe Cortese, 53 ans, est soupçonné d’être le financier d’un clan de la 'Ndrangheta spécialisé dans le trafic de cocaïne entre la Colombie et l’Europe. Les policiers de la BNRF (Brigade nationale de recherche des fugitifs) de la police judiciaire, épaulés par ceux de la BRI (Brigade de recherche et d’intervention) de Dijon, l’ont surpris vers 9h du matin alors qu’il sortait de son hôtel et s’apprêtait à remonter dans sa Porsche 911. Sur lui, ils ont trouvé ses papiers confirmant son identité ainsi que la somme de 1.000 euros.
Le suspect sera présenté ce vendredi matin au procureur général de Dijon qui décidera vraisemblablement de le placer sous écrou extraditionnel. Giuseppe Cortese sera ensuite remis dans les prochains jours aux autorités italiennes qui ont organisé un vaste coup de filet en Europe pour mettre la main sur les cadres de la 'Ndrangheta. Au total, 31 personnes ont été interpellées entre le 12 et le 13 juin de l’autre côté des Alpes, en Allemagne et en France lors d’une opération qui porte pour nom de code Edera. « Lierre » en français.
Localisé à Mâcon
Ce n’est que mercredi soir, vers 17h, que les policiers français sont avisés par leurs collègues italiens de la présence dans la région de Mâcon de ce « gros poisson » de la mafia calabraise. « Il existe un réseau de coopération en matière de recherche de fugitifs entre pays de l’Union européenne qui s’appelle Enfast. Il y a dans chaque pays des points de contact joignables 24h sur 24, 7 jours sur 7 pour les cas urgents », explique à 20 Minutes le commandant Bruno Le Boursicaud, adjoint au chef de la BNRF. « Le crime organisé n’a pas de frontière et nous essayons, nous aussi, de les abolir à travers ce genre de réseau. »
Pour éviter qu’une fuite ne fasse capoter l’opération, le mandat d’arrêt européen n’a été diffusé que dans la nuit, vers 4h du matin. Les policiers de la BNRF – l’une des quatre brigades dépendant de l’OCLCO (Office central de lutte contre le crime organisé) – étaient parvenu entre-temps à localiser leur objectif dans Mâcon. Ils ont discrètement surveillé toute la nuit l’entrée de l’hôtel dans lequel il logeait. Avant de l’interpeller sans incident au petit matin. Une quinzaine de policiers de la BNRF et de la BRI de Dijon ont été mobilisés lors de cette opération.
D’autres mafieux interpellés en mars
Ce n’est pas la première fois que des membres d’une mafia italienne sont arrêtés en France. En mars dernier, déjà, les policiers de la BNRF avaient interpellé neuf Nigérians soupçonnés de faire partie d’une « branche d’un réseau mafieux napolitain qui avait monté un trafic d’être humain à l’intérieur d’un camp de réfugiés en Sicile et un trafic de stupéfiants à Naple », signale Bruno Le Boursicaud qui se félicite de l’efficacité de la coopération entre les différentes polices européennes. « Auparavant on recevait une commission rogatoire internationale. Ça prenait du temps. Maintenant tout va beaucoup plus vite. »
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