JUSTICEDeux militantes Femen condamnées à 1.000 d’amende pour exhibition sexuelle

Paris: Une amende 1.000 euros pour deux militantes Femen condamnées pour exhibition sexuelle

JUSTICELes deux Femen avaient manifesté torse nu place Charles-de-Gaulle, dans le 16e arrondissement de Paris, le 10 novembre dernier
J.D.

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Manifester les seins nus est devenu leur marque de fabrique. Pour avoir manifesté à moitié dénudées le 10 novembre dernier, deux militantes Femen ont été condamnées à 1.000 euros d’amende avec sursis chacune pour exhibition sexuelle ce lundi à Paris, selon une information de l’AFP.

« C’est une décision que je ne comprends pas, ni en droit, ni en fait », a réagi maître Valentine Rebérioux, leur avocate. Elle a également dénoncé « une véritable illisibilité des poursuites et des décisions contre les Femen. »

Deux jeunes femmes sans casier judiciaire

Les deux jeunes femmes avaient manifesté en novembre dernier à la veille d’un grand rassemblement de chefs d'Etats pour le centenaire de l’armistice à Paris. Placées en haut des Champs-Elysées, les deux militantes féministes avaient crié des slogans comme « Welcome war criminals » (Bienvenue aux criminels de guerre), des slogans peints sur leur torse nu.

Les deux femmes manifestaient pour « dénoncer l’hypocrisie du rassemblement de 80 chefs d’Etats pour célébrer la paix » alors que certains sont « responsables de conflits armés ou de violations des droits de l’homme dans leur pays », avait plaidé leur avocate. Interpellées, puis renvoyées devant le tribunal correctionnel de Paris, les deux étudiantes avaient un casier judiciaire vierge.

Un usage politique et non sexuel de leur corps

Comme toutes les Femen, les deux jeunes femmes ont revendiqué un usage politique, et non sexuel, de leur corps. Un argument qui n’a pas été entendu par le parquet. Il avait estimé lors de l’audience en mars dernier que le caractère sexuel d’une poitrine féminine « est acquis socialement » et que « ça fait des millénaires que les seins sont un organe sexuel chez la femme. »

« Dans un pays où une femme est violée toutes les 40 minutes​ et où une femme est tuée par son conjoint tous les trois jours, on pourrait s’occuper d’autre chose que de militantes politiques qui manifestent torse peint », a estimé lundi l’avocate des deux jeunes femmes.