ENQUETEUn coup de chance permet aux gendarmes de démanteler un trafic de cannabis

Toulouse: Un coup de chance permet aux gendarmes de démanteler un trafic international de stupéfiants

ENQUETENeuf personnes, originaires de Toulouse (Haute-Garonne), ont été mises en examen et écrouées la semaine dernière
Dans ce camion, 201 kg de cannabis étaient dissimulés.
Dans ce camion, 201 kg de cannabis étaient dissimulés.  - gendarmerie nationale
Thibaut Chevillard

Thibaut Chevillard

L'essentiel

  • Les gendarmes de Toulouse (Haute-Garonne) ont démantelé, dans la semaine du 8 au 13 avril, un important trafic international de cannabis.
  • Les trafiquants achetaient la drogue en Espagne et utilisaient les services d’une équipe de Roumains pour l’acheminer à Toulouse.
  • Neuf personnes ont été mises en examen et écrouées la semaine dernière.

C’est un petit coup de chance qui a permis aux gendarmes de démanteler un important réseau de trafic de stupéfiants dirigé depuis Toulouse (Haute-Garonne). Il s’est produit il y a tout juste un an, alors que les gendarmes de la brigade de recherche de Toulouse Mirail perquisitionnent un appartement dans le cadre d’une banale affaire de violence. A l’intérieur, ils découvrent pas moins d’un kilo de résine de cannabis.

Ils soupçonnent les habitants de servir de nourrices, c’est-à-dire de garder la drogue pour le compte d’un réseau en échange d’argent. En procédant à des analyses plus approfondies de la résine, ils trouvent des traces les menant à son véritable propriétaire : un individu qu’ils connaissent bien puisqu’il était soupçonné à l’époque d’être radicalisé, raconte à 20 Minutes une source proche du dossier.

Une équipe au service des trafiquants

Les gendarmes, flairant qu’il s’agit d’un trafic de plus grande importance, vont tirer le fil pour identifier d’autres membres du réseau et d’autres nourrices. Ils comprennent que les trafiquants vont s’approvisionner à Barcelone, en Espagne, avant de remonter le cannabis en voiture à Toulouse. « Ils ne faisaient pas de commerce de détails », explique un proche des investigations. Ils le répartissaient ensuite entre différentes nourrices et alimentaient plusieurs revendeurs.

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En décembre, les enquêteurs apprennent qu’ils s’apprêtent à se rendre en Espagne pour remonter une grosse quantité de drogue. Mais cette fois, les trafiquants ont changé de méthode. C’est une équipe de Roumains qui a fait le trajet depuis Barcelone avec la marchandise. Avec l’aide de la Guardia civil, ils vont alors enquêter afin d’identifier ces derniers et comprendre leur rôle. Ils découvrent qu’ils se sont spécialisés dans le transport de produits stupéfiants au service de trafiquants. Selon nos informations, ils gagnaient 150 euros par kilo transporté.

Dans la nuit du 9 au 10 avril dernier, 80 gendarmes de la section de recherche de Toulouse, épaulés d’autres militaires de Haute-Garonne et des Pyrénées-Orientales ainsi que par ceux du GIGN, frappent les trafiquants une première fois. Un convoi composé de deux véhicules est intercepté sur l’autoroute A9 : 170 kg d'herbe et 31 kg de résine de cannabis sont découverts, dissimulés dans un camion vide. Les trois convoyeurs, de nationalité roumaine, sont interpellés et placés en garde à vue.

Neuf personnes mises en examen

Le lendemain, à l’heure du laitier, sept suspects toulousains sont arrêtés simultanément à leur domicile : cinq trafiquants et deux nourrices. Chez l’un d’eux, ils retrouvent un kilo de résine supplémentaire ainsi qu’un fusil d’assaut de calibre 5.56. Deux jours plus tard, le 12 avril, de l’autre côté de la frontière, les militaires de la Guardia civil de Barcelone, accompagnés par les gendarmes, font irruption dans les locaux de la société de transport appartenant aux suspects roumains interpellés en France pour perquisitionner les lieux.

Enfin, 16.500 euros en liquide ainsi que quatre véhicules servant au trafic ont été saisis. Les dix personnes interpellées ont été présentées à un juge d’instruction toulousain. L’une d’elles est sortie libre, les neuf autres ont été mises en examen et écrouées. « C’est une très belle opération qui a nécessité un an de travail », se félicite un proche du dossier.