Bordeaux: «Les trafics multiproduits se multiplient», un important réseau de drogues démantelé
STUPEFIANTS•Une vingtaine de personnes ont été arrêtées dans l’agglomération bordelaiseClément Carpentier
L'essentiel
- Le 26 mars dernier, la police a démantelé un vaste trafic de drogues dans le quartier du Grand Parc à Bordeaux.
- Cannabis, cocaïne, ecstasy ou Subutex… Les réseaux à multiproduits se développent selon les forces de l’ordre.
- Ils répondent notamment à la diversification de la consommation chez leurs clients.
Au commissariat de Bordeaux, c’est comme au supermarché ce mercredi matin, il y a le choix. Cannabis, cocaïne, ecstasy, Subutex ou encore une arme à feu… C’est l’impressionnant butin des policiers bordelais après le démantèlement d’un réseau de trafic de drogue dans le quartier du Grand Parc. « Pour nous, clairement, c’est une affaire hors norme notamment du fait que nous sommes sur un trafic multiproduits avec des dizaines de clients », explique Céline Plumail, la commissaire divisionnaire.
Au bout de quatre mois d’enquête, la pêche fut donc très bonne pour les 90 policiers ayant participé à l’opération le 26 mars dernier : 19 kg de cannabis (résine et herbe), 500 grammes de cocaïne, 3.800 cachets de Subutex, 100 cachets d’ecstasy, 13.000 euros en liquide et un pistolet de calibre 6.35 ont été saisis. « Les pratiques changent et aujourd’hui, les gens diversifient leur consommation. On a plus le consommateur de cannabis, le consommateur d’héroïne… Ils touchent à tout et les trafics multiproduits se multiplient », affirme la policière.
« On est encore sur de la voyoucratie, pas sur du grand banditisme »
En tout, 18 personnes ont été interpellées entre Bordeaux, Bruges et Floirac, 16 d’entre elles mises en examen et 12 écrouées, la semaine dernière. Le réseau était « très organisé et hiérarchisé s’appuyant fortement sur les réseaux sociaux, mais aussi des affichettes, des fléchages au sol, opérait dans des halls d’immeubles, cages d’escalier, ou lieux de vie du quartier de grands ensembles du Grand Parc. » Il pouvait y avoir jusqu’à 40 clients aux heures de pointe.
A la tête de celui-ci un jeune homme de 26 ans issu du quartier. Si le coup de filet peut impressionner, « on est encore sur de la voyoucratie, pas sur du grand banditisme. On est encore loin du phénomène marseillais. On n’est pas sur quelque chose de massif. En revanche, il faut faire attention car la consommation de stupéfiants explose aujourd’hui », rappelle la commissaire divisionnaire Céline Plumail. Pour lutter contre ça, elle met en avant les premiers effets de la police de la sécurité du quotidien puisque par exemple dans cette affaire, « c’est une des nouvelles équipes mise en place en septembre dernier qui a fait tomber ce réseau. »