Polynésie: Une «mule» tuée par la méthamphétamine cachée dans son tube digestif
RISQUES DU METIER•Le quadragénaire était décédé en mars 2018 et on a longtemps cru à une mort naturelleG. N. avec AFP
Une enquête sur un trafic de drogue en Polynésie a permis de découvrir qu’un passeur de drogue (« mule ») avait été tué par la méthamphétamine dissimulée dans son corps sous forme de boulettes, a-t-on appris mardi de sources proches du dossier, confirmant une information de Polynésie Première. La Justice avait exhumé début mars le corps d’un quadragénaire décédé à son domicile de Papara (Tahiti) en mars 2018. A l’époque, rien ne s’était opposé à son inhumation.
Mais l’autopsie a révélé qu’il avait dans son tube digestif près d’un demi-kilo de méthamphétamine. L’homme revenait d’un séjour aux Etats-Unis quand il avait succombé à un malaise. Quatre des 37 boulettes d'« ice », surnom de la méthamphétamine, qu’il transportait avaient explosé, ont déterminé les enquêteurs.
Un témoignage à la rescousse
Cette mort a été élucidée grâce aux déclarations d’une personne mise en cause au cours d’investigations sur un réseau de trafiquants de méthamphétamine. D’après elle, il ne s’agissait pas d’une mort naturelle. Ce témoignage avait abouti à l’ouverture d’une information judiciaire, puis à l’exhumation un an après le décès.
La méthamphétamine est devenue depuis plusieurs années un véritable fléau en Polynésie française. Elle est vendue en moyenne 140.000 francs Pacifique (1.200 euros) le gramme, et jusqu’à 200.000 francs (1.700 euros) depuis que des arrestations récentes ont fait diminuer l'offre. « Toutes procédures confondues, l’ice a concerné 122 personnes jugées ou mises en examen en 2018 », expliquait à l’AFP le procureur de la République Hervé Leroy en janvier. Un nombre qu’il estimait important pour une population de 270.000 habitants.