Mayotte: Des agents de la police aux frontières impliqués dans un «réseau de passeurs» de clandestins à l'aéroport
IMMIGRATION•Selon le procureur, des agents de la police aux frontières travaillant à l’aéroport de Mayotte « facilitaient le passage » de clandestins afin qu’ils puissent se rendre en métropole ou à La Réunion20 Minutes avec agences
Un « réseau de passeurs » de clandestins, impliquant des agents de la police aux frontières (PAF) de l’aéroport de Mayotte a été mis à jour, a annoncé ce jeudi le procureur de la République Camille Miansoni. Au total, huit personnes « sont ou vont être mises en examen » dont « une tête de réseau à Lyon ».
Le 101e département français subit une forte pression migratoire en provenance des îles voisines des Comores. Selon la préfecture, plus de 15.000 reconduites aux frontières ont été menées en 2018.
Vers la métropole ou La Réunion
D’après les premiers éléments de l’enquête, des agents de la police aux frontières travaillant à l’aéroport de Mayotte « facilitaient le passage (…) » de clandestins munis de pièces d’identité « ne leur appartenant pas ». Le but était de rejoindre la métropole ou l’île de La Réunion.
Les premiers soupçons sont apparus après que des agents ont de nombreuses fois interpellé, à leur arrivée à Paris, des étrangers en provenance de Mayotte, a révélé le directeur départemental adjoint de la PAF, Cyril Nadal.
« Un véritable business »
Deux adjoints de sécurité de la police aux frontières sont mis en examen pour « aide à l’entrée ou au séjour d’étrangers en situation irrégulière en bande organisée » et « corruption passive ». Une autre personne chargée de « trouver (…) des candidats au voyage » et des « loueurs de pièces d’identité » serait également impliquée, ainsi qu’un « coordonnateur » général et un « trésorier ».
Camille Miansoni a par ailleurs dénoncé « un véritable business ». Les passagers payaient en effet entre 4.000 et 5.000 euros pour se voir fournir une pièce d’identité et obtenir un passage facilité aux contrôles de police. Les passeurs encourent jusqu’à dix ans d’emprisonnement.