Pas-de-Calais: Des agriculteurs soutiennent un éleveur de poules touché par le scandale du fipronil
MANIFESTATION•Un éleveur de poules du Calaisis ne peut toujours pas reprendre son activité après avoir été touché par une contamination à un antiparasite…G.D. avec AFP
Son élevage avait été contaminé à l'insecticide fipronil, puis détruit en 2017. Environ 200 agriculteurs, venus principalement en tracteurs, ont manifesté, mardi, à Calais en soutien à un éleveur de poules pondeuses toujours empêché de reprendre son activité.
A l’appel de la FDSEA et des Jeunes agriculteurs du Pas-de-Calais, les quelque 80 tracteurs ont convergé dans le calme devant la sous-préfecture, où cet éleveur, Pascal Butez, a été reçu avec une délégation.
Quelque 30.000 poules abattues
Installé à Saint-Tricat, dans le Pas-de-Calais, Pascal Butez avait signalé en juillet 2017 la contamination de ses œufs après l’utilisation de fipronil par son fournisseur belge. Il s’agissait du seul élevage français touché. Quelque 30.000 poules avaient dû être abattues et tous les œufs produits détruits.
« Alors que les éleveurs belges et hollandais dans mon cas ont été indemnisés et autorisés à reprendre leurs activités, je suis toujours dans l’attente d’une réponse du ministre de l’Agriculture sur ce point », a déploré l’éleveur, précisant avoir dû licencier un employé et effectuer 11 nettoyages de son exploitation depuis l’été 2017.
A l’issue de la rencontre avec Pascal Butez, le sous-préfet Michel Tournaire a annoncé qu’une prochaine réunion avec les services sanitaires de l’État aurait lieu le 30 janvier, où seront examinés les résultats d’une dernière analyse effectuée dans l’élevage. Une éventuelle autorisation de redémarrage pourrait être donnée à ce moment-là.
Une avance remboursable de 105.000 euros
Reconnaissant le « drame humain et économique » que connaissent Pascal Butez et sa famille, Michel Tournaire a également rappelé que l’éleveur avait reçu 60.000 euros d’aides de l’État pour les opérations de désinfection ainsi qu’une avance remboursable de 105.000 euros pour la remise en route de l’exploitation.
Le secteur européen des œufs avait été chamboulé en 2017 par une fraude liée à l'utilisation par des producteurs, en Belgique et au Pays-Bas, de cet antiparasite interdit dans la chaîne alimentaire.