POLICEPlainte déposée après la blessure au visage d'un adolescent à Strasbourg

«Gilets jaunes» à Strasbourg: Plainte déposée et enquête ouverte après la blessure d'un adolescent en marge de la manifestation

POLICEAprès la fracture de la mâchoire d’un adolescent de 15 ans qui pourrait avoir reçu un tir de lanceur de balles de défense à Strasbourg (Bas-Rhin), sa mère a déposé plainte, et la police a ouvert une enquête…
Bruno Poussard

Bruno Poussard

L'essentiel

  • En marge du rassemblement des « gilets jaunes » dispersés à Strasbourg samedi après-midi, un adolescent a été victime d’une fracture de la mâchoire.
  • Au surlendemain d’une opération de six heures, la mère du garçon de 15 ans a déposé plainte alors que la police a ouvert une enquête.
  • Le parquet doit déterminer si la responsabilité des forces de l’ordre est engagée et saisir, ou non, l’Inspection générale de la police nationale.

Des photos et vidéos n’ont pas tardé à circuler les réseaux sociaux, et pas seulement sur les groupes Facebook de « gilets jaunes ». Dans une ambiance tendue sur la fin du rassemblement d’au moins 1.500 manifestants dispersés à Strasbourg ce samedi après-midi, un adolescent de 15 ans a été victime d’une fracture de la mâchoire sur le quai Saint-Jean dans le centre-ville.

Sur Twitter, une témoin des faits n’a pas tardé à parler d’un « gamin […] venu faire du shopping » et blessé, selon elle, par un lanceur de balles de défense (LBD). Au surlendemain des faits, sa maman confirme à 20 Minutes avoir déposé plainte au commissariat ce lundi matin. Après avoir signalé les faits au parquet de Strasbourg, la police a, elle, ouvert une enquête.

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« Mon fils n’est pas un casseur », insiste sa mère

Au moins deux témoins à l’origine de l’appel aux secours ont été convoqués. Le garçon, lui, a vu un médecin légiste pour confirmer sa blessure avant d’être entendu, à l’écrit, ce lundi. Opéré durant six heures samedi, le garçon est toujours hospitalisé. Conscient d’après sa mère, il ne peut en revanche toujours pas parler à cause de broches, et devra rester immobilisé six mois.

La police, elle, ne peut pour l’heure certifier que l’adolescent a été blessé par un LBD. Le parquet de Strasbourg doit maintenant déterminer si la responsabilité des forces de l’ordre est engagée puis décider de saisir, ou non, l’Inspection générale de la police nationale. « Mon fils n’est pas un casseur », insiste en tout cas sa mère, Flaure Diessé. Avant de retracer son après-midi :

« « Il est parti de la maison [à Ostwald] à 14h50 pour acheter avec un ami une veste qu’il voulait au magasin Go Sport aux Halles, où il est passé en caisse à 15h56 comme en atteste son ticket. C’est en rentrant vers le tram qu’il a été touché là où se trouvaient des manifestants, à 16h28. » »

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Deux manifestants témoins des faits convoqués

Parmi les « gilets jaunes », Jane, témoin des faits - un peu à l’écart, selon ses termes, des échauffourées après une deuxième tentative de rejoindre la place de la gare et l’utilisation de gaz lacrymogène - décrit à son tour : « J’ai entendu plusieurs tirs et j’ai vu ce gamin avec une joue ouverte. Comme il avait du mal à parler, son pote nous a dit qu’ils venaient juste de faire des courses. »

Après avoir diffusé photos et appel à témoins via Facebook, elle a témoigné auprès des enquêteurs ce lundi. Comme Maximilien. Vidéos à l’appui, ce manifestant a expliqué avoir vu « trois balles venues de l’autre côté du croisement » passer à proximité de lui, alors qu’il se trouvait, selon ses dires, sur le quai en retrait du cordon policier bloquant la rue du maire Kuss en direction de la gare.

En conclusion, Jane reprend : « Je n’ai rien à gagner, c’est juste qu’un certain seuil de violence a été dépassé. La blessure de ce gamin est intolérable, il faut dire stop. » Les enquêteurs cherchent donc à établir avec la plus grande précision les circonstances des faits. Samedi, la police a procédé à 18 interpellations et dénombré sept blessés, trois policiers et sept manifestants, au total.