VIDEO. Attentat à Strasbourg: «J’ai couru, ça tirait, j’ai cru que j’allais crever»
ATTAQUE•Des Strasbourgeois choqués racontent ce qu’ils ont vécu mardi soir, lors de l’attaque au marché de Noël de Strasbourg, qui a fait trois morts…GV et BP
L'essentiel
- Une fusillade au marché de Noël de Strasbourg a fait trois morts et neufs blessés graves, mardi soir. Un Strasbourgeois de 29 ans, fiché S, est recherché.
- Le tireur a agi dans plusieurs rues du centre-ville, certains témoins se sont réfugiés à temps chez des commerçants ou dans des restaurants.
«Je devais rejoindre une amie à l’opéra. Vers 19h50 environ, je suis passé devant le restaurant la Stub, rue du Saumon, et au moment de déboucher place Kléber, j’ai entendu une forte détonation », raconte Tatiana, une trentenaire.
Puis il y a eu une deuxième détonation, puis une troisième et quelqu’un a crié : « Il a une arme ! ». « Il y a eu un mouvement de foule et j’ai couru en traversant la place pour me réfugier au Monoprix, se remémore la jeune femme. Il y a eu encore plusieurs détonations derrière moi. Je n’ai pas voulu regarder, mais je sentais que le tireur était à une cinquantaine de mètres. »
Bouleversée, Tatiana continue : « En traversant la place alors qu’on entendait les détonations, j’ai cru que j’allais crever. Dans le magasin, les gens m’ont pris pour une folle, pourtant la place s’était vidée. Puis je me suis dit que ce n’était pas une bonne idée et j’ai couru me réfugier à l’opéra. »
Une cellule psychologique mise en place
Rue des Orfèvres, une commerçante raconte qu’elle était à une réunion professionnelle lorsqu’ils ont été prévenus que la jeune fille d’une autre commerçante de la rue était touchée par une balle. « Les jeunes filles ont essayé de s’enfuir par un passage et il y a encore les impacts de balles, raconte-t-elle. Il y avait d’autres blessés, entre le bijoutier, le marchand de fromage et la pharmacie. On n’a pas pu retourner sur les lieux et nous sommes allés aux urgences à Hautepierre avec sa maman, et nous sommes restées toute la nuit. La jeune fille a été opérée et elle va bien. »
A l’hôpital, une cellule psychologique a été mise en place pour les familles des victimes et les commerçants de la rue : « On se connaît tous. C’était très calme, il y avait une trentaine de personnes et c’était très bien organisé, reconnaît la commerçante. Au marché de Noël on sait qu’on est exposé, mais on était bien gardé. Mais de là à imaginer ça. »
Pour l’heure, le bilan est encore incertain. La préfecture annonce trois morts et 13 blessés, dont neufs sont dans un état grave. Le tireur est toujours recherché.