«Gilets jaunes»: Le forcené d'Angers a été mis en examen et incarcéré
FAITS DIVERS•Tenant une grenade à la main, il avait exigé vendredi que les «gilets jaunes» soient reçus par Emmanuel Macron...D.P. avec AFP
L'essentiel
- Le forcené d'Angers, qui avait menacé de se faire exploser si les «gilets jaunes» n'étaient pas reçus à l’Élysée, a été mis en examen et incarcéré.
- L'homme a réfuté «la volonté de blesser ou de tuer autrui».
- C'est un ancien zadiste de Notre-Dame-des-Landes.
Le forcené d'Angers, un homme « dangereux » qui a menacé vendredi de se faire exploser si les « gilets jaunes » n’étaient pas reçus à l’Élysée, a été mis en examen et incarcéré. L’homme de 45 ans s’est rendu vendredi vers 22H30 après six heures de négociation avec les policiers et le préfet du Maine-et-Loire.
Il a été mis en examen dimanche soir pour port et détention de produits ou engins explosifs et menace de crime contre les personnes avec ordre de remplir une condition, des infractions pour lesquelles il encourt sept ans de prison, a indiqué, ce lundi, lors d’une conférence de presse, le procureur d’Angers Yves Gambert.
« Des moments de tension extrême » vendredi
« Particulièrement dangereux », l’homme avait une charge explosive autour du cou, actionnée par un dispositif de mise à feu électrique, a décrit le magistrat. « La charge était suffisante pour le tuer à coup sûr et peut-être pour provoquer la mort de personnes proches ou des blessures et mutilations importantes », a ajouté Yves Gambert.
« Il réfute la volonté de blesser ou de tuer autrui. Il dit : "J’étais parti pour me suicider pour cette cause-là" », a précisé le magistrat, qui a décrit « des moments de tension extrême » vendredi soir lorsque le forcené a dégoupillé son engin à plusieurs reprises durant la négociation avec les policiers.
Un homme « très isolé »
« On a l’impression qu’il est parti de chez lui le matin avec l’intention de ne pas rentrer chez lui le soir », a poursuivi Yves Gambert, évoquant une « démarche suicidaire ». Le magistrat a décrit un homme « très isolé », « proche de la marginalité », « qui ne travaille plus depuis 2015 » et a perdu ses deux parents récemment. Se disant à la fois « sympathisant zadiste » et admirateur de la chose militaire, le quadragénaire ne présente pas de pathologie psychiatrique mais « paraît dépressif », selon le procureur.
Pendant les négociations, il avait à plusieurs reprises exhibé un drapeau tricolore et un béret rouge de parachutiste, souvenir de son service militaire.
Un ancien zadiste
Lors de la perquisition de son appartement de Rablay-sur-Layon (Maine-et-Loire), à 25 km au sud d’Angers, les policiers ont retrouvé des dizaines de grenades lacrymogènes, la plupart usagées. « Il les a trouvées à Notre-Dame-des-Landes, où il était allé rejoindre les zadistes en avril-mai » lors des évacuations de la ZAD, a raconté le procureur.
Le forcené n’était pas répertorié par les services de renseignement comme appartenant à un mouvement subversif violent. Consommateur de cannabis, il avait un antécédent en lien avec les stupéfiants, non inscrit à son casier judiciaire.