SECURITE«Action violente» contre Macron, comment est assurée sa sécurité?

Projet d'«action violente» contre Emmanuel Macron: Comment est assurée la sécurité du président de la République

SECURITESix individus soupçonnés d'avoir chercher à mener une action violente contre Emmanuel Macron ont été interpellés ce mardi par la DGSI...
Caroline Politi

Caroline Politi

L'essentiel

  • Cinq hommes et une femme ont été interpellées par la DGSI ce mardi. Ils sont soupçonnés d'avoir participé à un projet d'action violente contre Emmanuel Macron.
  • Le chef de l'Etat et sa famille sont protégés par le groupe de sécurité de la présidence de la République (GPSR), une unité d'élite composée de policiers et gendarmes.

Son programme n’a pas été modifié d’une semelle. Toute la journée, Emmanuel Macron s’est consacré aux commémorations du centenaire de la Grande guerre : visite de la nécropole de Verdun, hommage aux Poilus ou découverte d’un village détruit par les bombardements… S’il s’est exprimé sur quelques sujets d’actualité, notamment les prix du carburant, le président de la République n’a pas dit un mot sur le coup de filet mené un peu plus tôt dans la matinée par les policiers de la DGSI.

Cinq hommes et une femme, âgés de 22 à 62 ans et « connus pour leur appartenance à la mouvance de l’ultra-droite », ont été interpellés en Moselle, dans l’Isère et en Ille-et-Vilaine. Tous sont soupçonnés d'avoir fomenté une « action violente » à l'encontre du Président. Si une source proche de l’enquête décrit un projet « imprécis et mal défini », la menace a été prise très au sérieux par les enquêteurs. Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle ».

« L’homme le mieux protégé de France »

« Honnêtement, je ne suis pas sûr que ce coup de filet ait nécessité une modification du dispositif de sécurité », assure Frédéric Le Louette, président de l’association professionnelle nationale des militaires, GendXXI. Et de préciser : « Il ne faut pas perdre de vue que c’est déjà l’homme le mieux protégé de France. » Depuis 1982, la sécurité du chef de l’Etat et de sa famille est assurée par le groupement de sécurité de la présidence de la République (GSPR), un corps d’élite aujourd’hui composé de policiers et de gendarmes.

La création de ce service répondait déjà à la nécessité de protéger le chef de l’Etat de la menace terroriste qui agite la France et l’Europe dans les années 1980. Une menace qui, bien qu’elle ait changé de visage en 40 ans, reste toujours présente. « Ce n’est pas un hasard si tous les gendarmes qui entrent au GSPR sont issus du GIGN, l’unité d’élite et d’intervention », insiste Frédéric Le Louette. Comme leurs homologues de la police, ils sont formés à la protection rapprochée évidemment mais également à la balistique ou au déminage.

Repérages, protection rapprochée et observation

Le nombre de policiers et gendarmes accompagnant le président lors de chacun de ses déplacements, qu’ils soient public ou privé, dépend de son programme. Avant chaque déplacement, une équipe se rend sur place afin d’effectuer des repérages et d'adapter le dispositif à la configuration des lieux. Une visite officielle dans un pays étranger qui met à disposition ses propres fonctionnaires nécessitera moins de personnel qu’un déplacement où le président est directement au contact avec la population, prévoit un bain de foule…

« Dans tous les cas, il y a l’équipe qui est directement au contact du président, qui assure sa garde rapprochée et celle qui se fond dans la masse, observe la foule, regarde ceux qui regardent pour détecter d’éventuels dangers », précise Jean-Pierre Diot, ancien garde du corps de Nicolas Sarkozy lorsqu’il était ministre de l’Intérieur et vice-président de la fédération française de protection rapprochée.

La sécurité du président, la préoccupation de tous les services

Reste que la protection du président de la République n’est pas la préoccupation d’un seul service, aussi prestigieux soit-il. « C’est un système de cercles concentriques, poursuit Jean-Pierre Diot. Il a sa garde rapprochée mais tous les services concourent à sa sécurité, à commencer par les services de renseignement qui travaillent sur les menaces en amont. » L’exemple de ce mardi – l’opération a été menée par la DGSI – en est l’illustration.

L’unité de coordination et de lutte antiterroriste (UCLAT) livre également une évaluation régulière de la menace. « En réalité, le président est toujours à un niveau maximum », précise Jean-Pierre Diot. Mais ces analyses permettent d’adapter le dispositif pour d’autres personnalités, un ministre, un homme politique étranger en visite en France ou une personnalité particulièrement exposée, dont la sécurité est assurée par le SDLP, le service de protection des hautes personnalités.