Marseille: Laboratoire, presse hydraulique, boîte de nuit… 12 kilos de cocaïne saisis dans les Bouches-du-Rhône
TRAFIC DE COCAINE•Les enquêteurs ont arreté 10 membres d'un important réseau de cocaïne qui opérait entre Aix-en-Provence et Marseille...Adrien Max
L'essentiel
- Les enquêteurs de l’Octris, de la DIPJ et du GIR Paca ont interpellé 10 membres d’un réseau de revente de cocaïne.
- 12 kilos de cocaïne ont été saisis et un laboratoire de confection a été découvert.
- La consommation de cocaïne augmente en France, les saisies ont augmenté de 30 % entre 2016 et 2017.
Près d’un an d’enquête. Les enquêteurs de l’office central pour la répression du trafic de stupéfiant (Octris) de Marseillle, la direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) Paca ainsi que le groupe d’intervention régional ont interpellé dix trafiquants, les 6 et 7 septembre derniers. Pas n’importe quel trafiquant puisqu’ils étaient à la tête d’un important réseau de revente de cocaïne. Au total, 12 kilos ont été saisis lors des différentes perquisitions.
« Il s’agit de la plus importante saisie de ces trois dernières dans la région », s’est félicité Eric Arella, patron de la DIPJ. Trois armes de poing, ainsi que 400.000 euros, dont la moitié en liquide, ont également été retrouvés. Ce réseau alimentait essentiellement « le monde de la nuit local », et notamment des boîtes de nuit de la région d’Aix-en-Provence, mais aussi des cités des quartiers Nord de Marseille.
Laboratoire de confection
Preuve de l’importance de ce réseau, s’il en fallait encore une, un laboratoire de confection de cocaïne a également été mis au jour dans la cité de la Maurelette II, dans le 15e arrondissement de Marseille. Trois presses hydrauliques, pour confectionner les pains de cocaïne, s’y trouvaient. « En général, nous en retrouvons une. Là il y en a trois, ce qui laisse deviner l’importance de leur activité », a expliqué Eric Arella. Avec un prix de 30.000 euros le kilo environ, cette saisie représente pas loin de 400.000 euros de valeur marchande.
Ces laboratoires servent à couper la cocaïne, avant de la reconditionner telle qu’elle peut arriver d’Amerique du sud, conditionnée en pain de 1 kilo. « L’appartement de deux pièces était calfeutré pour éviter la propagation des odeurs, qui peuvent être très fortes. Nous avons retrouvé des mixeurs qui servent à mélanger la cocaïne aux produits de coupes, généralement de la caféine », a détaillé le chef de la DIPJ en précisant qu’il était très rare de démanteler de tels laboratoires.
Ce démantèlement intervient alors que les saisies de cocaïne ont augmenté de près de 30 % en France l’année dernière. Une hausse des saisies qui s’explique par une explosion de la demande. En 10 ans, le nombre de consommateurs réguliers est passé de 250.000 à 450.000 selon l’observatoire des drogues et de la toxicomanie. Les Bouches-du-Rhône représentent à elles seules près de 10 % des saisies. Plus généralement, la vallée du Rhône est particulièrement touchée par le développement de ces réseaux de cocaïne.
Appât du gain
Une saisie qui fait également craindre le pire aux enquêteurs. Les équipes de narcotrafiquant s’orientent de plus en plus vers la cocaïne, beaucoup plus rentable que le cannabis. « Les sommes en jeu dans le trafic de cocaïne peuvent laisser craindre un fort appétit du gain, et donc des guerres de territoire », confie une source policière. Eric Arella s’en est d’autant plus félicité de cette saisie, que plusieurs règlements de comptes ont émaillé le début du mois de septembre. Sans qu’ils n’aient, a priori, de lien, avec ce démantèlement.
Parmi les dix personnes interpellées, âgées de 25 à 40 ans, certaines sont connues des services de police pour des trafics, « sans être des gros bonnets ». Mais d’autres étaient parfaitement inconnues des enquêteurs. Neuf d’entre eux ont été mis en examen, quatre sont incarcérées et une personne doit être présentée au juge du TGI d’Aix ce jeudi.