VIDÉO. Lyon: «C’est lamentable», se désolent les gérants des commerces pillés ou cassés après la Victoire des Bleus
FAITS DIVERS•Trente personnes ont été interpellées à Lyon après les moments de liesse...Caroline Girardon
L'essentiel
- Trente personnes ont été interpellées à Lyon dans la nuit de dimanche à lundi après une série d’actes de vandalisme.
- Plusieurs devantures de magasins ont été brisées et certaines enseignes ont été vandalisées.
- Les commerçants concernés déplorent ces incidents, venus ternir une « belle fête ».
«C’est lamentable. » A l’entrée du magasin Lacoste, situé rue du président Edouard-Herriot à Lyon, les badauds jettent un coup d’œil curieux dans les décombres de verre. Les vitres de l’établissement, brisées en mille morceaux sous l’effet des pavés, laissent entrevoir un trou béant.
Un agent de sécurité est posté sur le trottoir pour éviter que tout intrus ne vienne se servir dans les rayons, saccagés dimanche soir, après le sacre mondial des Bleus. Il campe depuis deux heures du matin et attend un peu de relève.
A visage découvert
Dimanche, la fête en l’honneur de la victoire des Français en Coupe du monde, a fini par être ternie par une poignée d’individus, venus en centre-ville pour casser. Trente personnes ont été interpellées selon la préfecture du Rhône, dont 18 pour « vols par effraction ».
Plusieurs devantures de magasins ont ainsi été volontairement cassées pour que plusieurs individus, cagoulés ou visage découvert, viennent piller les stocks. « C’est lamentable de faire ça », peste Mireille. Elle se trouvait au premier étage lorsque les casseurs ont dévalisé la boutique Lacoste.
« Ils repartaient avec des brassées de vêtements »
« Ils repartaient avec des brassées de vêtements. Les gens passaient mais ne disaient rien", explique celle qui a d’abord cru à un accident. « Le bruit était impressionnant » quand ils ont cassé les vitres. Ces jeunes ont carrément gâché la fête. En 1998, il n’y a pas eu ça », soupire-t-elle.
Quelques mètres plus loin, Sophie, gérante d’une boutique de vêtements, espère pouvoir ouvrir son magasin malgré les dégâts. En attendant, certaines portes coulissantes ont été condamnées. Et d’énormes morceaux de scotch couvrent les bris de glace. « C’est extrêmement désobligeant de se trouver dans cette situation. La fête était pourtant belle », se désole-t-elle.
« C’est le fait d’une minorité qui gâche un événement exceptionnel »
Anthony reste plus « philosophe ». « C’était à prévoir de toute façon », lâche-t-il un brin dépité. Tenant d’un kiosque à journaux, il a dû se résoudre à laisser les stores baisser ce lundi matin. « Une trentaine d’individus sont montés sur le toit et ont cassé le dôme. Certains sont rentrés à l’intérieur et ont tout saccagé », raconte-t-il. Ou ont volé des tickets de la Française des Jeux ainsi que des titres de transport en commun.
« C’est dommage. C’est le fait d’une minorité qui gâche un événement exceptionnel. Nous, on est impuissants face à ça », poursuit le gérant, avant de relativiser : « Il n’y a pas eu de blessés, cela reste du matériel. Et ce n’est qu’un outil de travail. Mais je suis obligée de mettre en congés des emplois saisonniers et je ne sais pas encore quand je pourrais redémarrer mes activités ».