ENQUETEVIDEO. Les nouvelles accusations de Jonathann Daval sont-elles crédibles?

VIDEO. Meurtre d'Alexia Daval: Les nouvelles accusations de Jonathann Daval sont-elles crédibles?

ENQUETESuspecté du meurtre de son épouse Alexia, Jonathann Daval est revenu sur ses aveux et accuse désormais son beau-frère…
Thibaut Chevillard

Thibaut Chevillard

L'essentiel

  • Le corps d’Alexia Daval, 29 ans, a été retrouvé le 30 octobre calciné, caché sous des branchages dans un bois près de Gray-la-Ville.
  • Son mari, Jonathann avait avoué en janvier dernier avoir tué sa femme par accident selon ses avocats.
  • Il a été mis en examen dans la soirée pour « meurtre sur conjoint » et risque la réculsion à perpétuité.
  • Ce mercredi, il est revenu sur ses aveux et accuse désormais son beau-frère.

Devant les gendarmes, il avait fini par craquer. Lors de sa garde à vue, le 30 janvier dernier, Jonathann Daval a reconnu avoir tué sa femme, Alexia, en l’étranglant après s’être disputé avec elle lors d’une froide nuit d’octobre 2017. L'homme de 34 ans a été mis en examen dans la foulée pour «meurtre sur conjoint» et a été écroué.

Pour la procureure de la République de Besançon, Edwige Roux-Morizot, l’enquête « absolument exemplaire » menée par les pandores de la section de recherche a permis de dissiper les « zones d’ombre » de l’affaire même si le suspect a nié devant eux avoir brûlé le corps de la victime.

Cinq mois plus tard, rebondissement. Devant le juge d’instruction, mercredi dernier, le suspect est revenu sur ses aveux. Désormais, il accuse son beau-frère, Grégory, du meurtre de son épouse, âgée de 29 ans. Les faits, a-t-il expliqué au magistrat, ont eu lieu au domicile des parents de la jeune femme, dans la nuit du 27 au 28 octobre 2017. Le couple y dînait en compagnie de la sœur d’Alexia, Stéphanie, et de son mari, Grégory. Selon sa version, Grégory aurait étranglé son épouse qui faisait une crise d’hystérie. La famille aurait ensuite scellé un « pacte secret » afin d’étouffer l’affaire.

« Ses propos ne sont pas très crédibles »

Pour les enquêteurs, le changement de stratégie de défense de Jonathann Daval est « très surprenant ». « Il a le droit de dire ce qu’il veut pour se défendre. Mais ses propos ne sont pas très crédibles », affirme à 20 Minutes une source proche du dossier. Et pour cause. Les gendarmes ont, pendant trois mois, recueilli plusieurs indices le mettant en cause directement.

Jonathann Daval, le mari d'Alexia, la joggeuse tuée, le 5 novembre 2017.
Jonathann Daval, le mari d'Alexia, la joggeuse tuée, le 5 novembre 2017. - SEBASTIEN BOZON / AFP

Il y a d’abord ce drap, appartenant au couple, dans lequel était enroulée la victime, retrouvée calcinée dans une forêt, près de la commune de Gray (Haute-Saône). Il y a aussi le témoignage de ce voisin qui a entendu une voiture sortir, la nuit du meurtre, du domicile de Jonathann et Alexia. L’analyse du véhicule du suspect numéro un, équipée d’un dispositif de traçage, a d’ailleurs confirmé ces faits. Enfin, des traces de pneus pouvant correspondre à ceux du véhicule avaient été retrouvées non loin du corps.

Son beau-frère dément «formellement»

Les gendarmes n’ont également trouvé « aucun élément » indiquant que Jonathann Daval ait pu bénéficier d’une quelconque complicité, avait expliqué à l’époque la procureure de la république de Besançon. « L’enquête a été réalisée sérieusement », soutient une source bien informée, soulignant que les autres membres de la famille d’Alexia ont été interrogés à plusieurs reprises par les gendarmes. Ce mercredi, les parents, la sœur et le beau-frère d’Alexia ont été convoqués par le juge d’instruction. A la sortie du palais de justice, Grégory a tenu à démentir « formellement » auprès de BFMTV les accusations de Jonathann Daval.

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Le juge d’instruction demandera probablement aux enquêteurs de la gendarmerie de vérifier les accusations portées par le mari de la victime. En attendant, Jonathann Daval est retourné dans l’unité psychiatrique de la maison d’arrêt de Dijon, où il est incarcéré en raison de sa fragilité psychologique et physique. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.