TERRORISMEVIDEO. Qui se cache derrière le groupuscule d'extrême droite AFO?

VIDEO. Ultradroite: Qui se cache derrière l'AFO, le groupuscule qui prévoyait de s'en prendre à des musulmans?

TERRORISMELa garde à vue des dix personnes qui avaient «un projet de passage à l'acte violent», a été prolongée lundi soir pour une durée pouvant atteindre 48 heures... Dix membres proches de cet étrange groupuscule d’extrême droite ont été interpellés dans la nuit de samedi à dimanche…
Thibaut Chevillard

Thibaut Chevillard

L'essentiel

  • Dix personnes soupçonnant de projeter des actions violentes contre des musulmans ont été interpellées ce week-end.
  • Les suspects gravitaient autour d’un mystérieux groupuscule lié à l’ultra6droite baptisé «Action des forces opérationnelles» (AFO).

Des dizaines de blindés sont positionnés sous la tour Eiffel tandis que des avions et des hélicoptères survolent le champ de Mars. Des militaires lourdement armés descendent en rappel depuis le Trocadéro en tentant d’éviter les tirs ennemis. Les nuages sont noirs, l’air est saturé par les gaz. Des cadavres jonchent le sol. Paris est en ruines. Dès sa page d’accueil, le site Internet de l’Action des forces opérationnelles (AFO) donne le ton : la guerre contre l’ Islam est inéluctable et il faut préparer les « citoyens-soldats français au combat sur le territoire national ».



Samedi soir, dix membres de cette obscure organisation d’extrême droite ont été interpellés par les agents de la DGSI en région parisienne, dans la Vienne, en Corse, et en Charente-Maritime, indique à 20 Minutes une source proche du dossier. Ils sont soupçonnés d’avoir préparé « un passage à l’acte » - selon le terme employé par le ministre de l’Intérieur- contre des musulmans. La garde à vue de ces neuf hommes et une femme, âgées de 32 à 69 ans, a été prolongée lundi soir pour une durée pouvant atteindre 48 heures.

« Patriotes »

Celui qui est présenté comme leur chef est un ancien policier à la retraite qui a repris en main récemment l’AFO. Les autres personnes arrêtées sont des « patriotes », des « papys » aux « états de service élogieux », des « coriaces » qui ont été « embastillés » par les « pieds nickelés de la DGSI », assure aujourd’hui sur le site du groupuscule l’un de ses membres, affirmant être « un capitaine de l’armée française qui a derrière lui 15 ans de service » et dont le pseudo est « Colonel Napoléon de Guerlasse ». Ils étaient organisé comme un groupe « paramilitaire », explique une source proche du dossier.

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Les membres de ce groupuscule estiment que « depuis les attentats de 2015, le problème de la présence de l’Islam en France doit se régler d’une part sans faire la distinction entre les islamistes et les autres, et d’autre part de manière violente », explique à 20 Minutes le politologue Jean-Yves Camus. Ceux qui ont été dans les forces de sécurité avant de prendre leur retraite considèrent qu’ils sont « chargés de la mission de nettoyage que l’Etat ne fait pas », poursuit ce spécialiste de l’extrême droite.

« Tenants du système islamique »

Leurs « adversaires » sont les « tenants du système islamique », « principalement musulmans d’origine ou convertis », indiquent-ils sur leur site. Il y a aussi les « Africains subsahariens, même d’origine et de culture catholique », qui partagent avec les premiers la « haine » de la police « et des blancs », « les milices gauchistes, anarchistes, zadistes, antifas », les « mafias en tous genres » et « les bataillons boboïdes des « humanistes », « droitsdelhommistes », bizounours, idiots utiles ».

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Pour faire face à ceux qui veulent « imposer l’islam et la charia », ils plaident pour la création de « gardes territoriales ». Ils comptent sur les pratiquants de tir sportif et les chasseurs pour les armer. Quant à leurs déplacements, ils « se feront en véhicules civils », les « citoyens-soldats » étant incités à louer des véhicules de type 4x4 « d’autant plus qu’il faut prévoir de la casse ». « Le critère principal de choix est la possibilité de descendre et monter du véhicule rapidement en treillis/rangers avec une arme, ses munitions et un sac de combat. »

Un projet aux contours « mal définis à ce stade »

« Depuis quelques années, de manière régulière, la DGSI réalise des interpellations dans ces milieux d’extrême droite, avec des degrés de préparation des actions souvent assez balbutiants, remarque Jean-Yves Camus. On va pouvoir déterminer, lors de leur garde à vue, la nature de ce qui était envisagé. » Selon une source judiciaire, les contours du projet envisagé par ces dix individus sont encore « mal définis à ce stade ».

Mais une autre source bien informée assure à 20 Minutes que les agents de la DGSI voulaient travailler plus longtemps sur ce groupe mais ont été obligé d’intervenir au regard de la menace réelle qu’il représentait. Plusieurs armes ont été découvertes pendant les perquisitions et les enquêteurs ont découvert qu’ils avaient testé des explosifs artisanaux dans la forêt.