REPORTAGE«Je te dis au revoir»... L'hommage à Sophie Lionnet, tuée à Londres

« Ma petite Sophie chérie, je te dis au revoir»... Dernier hommage à Sophie Lionnet, jeune fille au pair tuée à Londres

REPORTAGELes obsèques de Sophie Lionnet, 21 ans, ont eu lieu mercredi, à la cathédrale Saint-Etienne, à Sens (Yonne)…
Thibaut Chevillard

Thibaut Chevillard

L'essentiel

  • Le corps calciné de Sophie Lionnet, 21 ans, a été retrouvé en septembre dernier dans le jardin de ses employeurs, à Londres, au Royaume-Uni.
  • Ouissem Medouni, 40 ans, et Sabrina Kouider, 35 ans, ont été reconnus coupables de son meurtre. Ils encourent la prison à perpétuité.
  • Neuf mois après les faits, les obsèques de la jeune fille de 21 ans ont eu lieu mercredi, à Sens (Yonne).

De notre envoyé spécial à Sens (Yonne),

Il est 16h, ce mercredi, quand les cloches de la cathédrale Saint-Etienne de Sens (Yonne) retentissent. Sur le parvis, toute de noire vêtue, Catherine Devallonné, la maman de Sophie Lionnet, tient par la main la demi-sœur et le demi-frère de la jeune fille. Derrière elle, en chemise verte et en pantalon bleu marine, Patrick Lionnet, le papa, a du mal à cacher son émotion alors qu’il s’apprête à assister aux obsèques de sa fille, tuée en septembre dernier à Londres. Environ 150 personnes s’amassent autour d’eux, en plus des nombreux médias qui ont fait le déplacement.

Céline, 22 ans, un bouquet de roses blanches dans les mains, a connu Sophie au lycée Vauban, à Auxerre. Elle est venue « rendre hommage » à cette fille « très sympa, timide et réservée », avec qui elle a passé tant de temps à l’internat. Catherine, 56 ans, est venue pour soutenir la maman de Sophie Lionnet, avec qui elle a travaillé jusqu’en 2006. « Je ne peux même pas me mettre à sa place », confie, émue, cette petite femme aux cheveux courts, le nez chaussé de lunettes violettes. « J’espère qu’elle pourra désormais faire son deuil. » Cette habitante de Sens se rappelle avec émotion de cette petite gamine qui avait « sept ou huit ans à l’époque ».

« Tu étais ma meilleure super-élève, Sophie »

Soudain, le corbillard qui transporte le corps de la jeune fille de 21 ans s’arrête devant les portes rouges de la cathédrale gothique. Alors que le cercueil blanc est transporté à l’intérieur, les haut-parleurs installés sur les pylones diffusent Les mots de Mylène Farmer, une artiste que Sophie appréciait beaucoup. Puis, le professeur de français de la jeune Troyenne au collège prend la parole. « Tu étais ma meilleure super-élève Sophie et tu le seras toujours », dit-il, des sanglots dans la voix. Il se souvient de cette jeune fille « timide », « introvertie, sage et silencieuse », qui rêvait de s’inscrire dans une école de cinéma.

Le corps de Sophie Lionnet a été rendu à sa famille la semaine dernière.
Le corps de Sophie Lionnet a été rendu à sa famille la semaine dernière. - Thibaut Chevillard

Lilian, lui, a connu Sophie quand il avait 14 ans. « Tu étais la personne la plus gentille et la plus douce que je n’ai jamais connue », souffle-t-il. Avant d’ajouter, les yeux rougis par l’émotion : « Tu étais un vrai ange Sophie, et je suis sûr que tu es parmi eux désormais. » Puis, c’est au tour de la maman de Sophie de s’exprimer. Elle avait préparé un petit texte qu’elle a oublié. Alors, elle improvise quelques mots. « Tu es ma petite fille adorée, je perds un enfant, un être cher que j’adore et que j’aime de tout mon cœur », lance-t-elle, les larmes roulant sur son visage. Avant de conclure : « Ma petite Sophie chérie, je te dis au revoir. Prends soin de nous de là où tu es. »

« On va pouvoir commencer à faire notre deuil »

La cérémonie a duré environ une heure et demie. « On va pouvoir commencer notre deuil », murmure à la presse Patrick Lionnet. « Pour nous, ça sera définitivement terminé le 26 juin, quand on aura la sentence », soupire Corinne Lionnet, la tante de Sophie, qui a toujours « une boule au ventre ». À l’issue d’un procès éprouvant, Sabrina Kouider et Ouissem Medouni ont été reconnus coupables, le 24 mai dernier, par la justice britannique, d’avoir tué leur jeune fille au pair après l’avoir torturée. Ils encourent la prison à perpétuité.

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Vers 18 heures, le cortège funéraire prend la direction du cimetière de Sens, où Sophie va être inhumée dans le caveau familial, neuf mois après avoir été tuée. Son demi-frère, Romaric, 8 ans, suit le corbillard, un portrait de la jeune fille dans les bras. Sophie, qui a été martyrisée par ses employeurs, qui a vécu l’enfer de l’autre côté de la Manche, va enfin pouvoir reposer en paix, auprès des siens.