VIDEO. Meurtre de Tom: Qui est Jonathan M., le suspect?
HOMICIDE•Ce jeune homme de 27 ans, décrit par les habitants du village comme un marginal, a des problèmes psychiatriques selon ses proches…
Thibaut Chevillard
L'essentiel
- Le corps de Tom, 9 ans, a été découvert lundi soir à La Hérie-la-Viéville, dans l’Aisne.
- Le lendemain, Jonathan M., 27 ans, a été interpellé et placé en garde à vue.
- Il a été mis en examen et écroué ce jeudi.
Avec sa crête de punk, ses piercings aux oreilles et ses tatouages, Jonathan M., 27 ans, ne passe pas inaperçu à La Hérie-la-Viéville. « C’est un marginal qui est sans travail et qui vit seul, dans une maison près de l’église », confie à 20 Minutes Odette*, 84 ans. Elle et Jean, son mari, se rappellent très bien quand, au milieu des années 1990, la famille de ce jeune homme est arrivée dans ce village de 230 âmes, situé à une trentaine de kilomètres de Saint-Quentin ( Aisne). « Un endroit tranquille », entouré par les champs, souffle Odette qui est « bouleversée par ce qui s’est passé ».
Jonathan M. est aujourd’hui suspecté d’avoir, lundi soir, tué et violé Tom, 9 ans. Il a été arrêté par les gendarmes, mardi matin, quelques heures après que le corps quasi dénudé de l’enfant a été retrouvé dans le jardin d’une maison abandonnée depuis deux ans, située route de Guise. Il était dissimulé sous des orties fraîchement coupées, recouvertes sous une palette en bois. Il est « la dernière personne à avoir vu la victime en vie », a expliqué le procureur de la République de Laon, Baptiste Porcher, au cours d'une conférence de presse.
« Des visions de l’enfant et des lieux »
Alors que le suspect se montrait « mutique » depuis le début de sa garde à vue, il a expliqué aux enquêteurs, dans la nuit de mercredi à jeudi, avoir des « flashs », « des visions de l’enfant et des lieux », indique à 20 Minutes une source proche du dossier. Jonathan M. n’a toutefois pas reconnu les faits, et des analyses ADN sont toujours en cours. Mais au regard des éléments contenus dans le dossier, il a été déféré, jeudi après-midi, devant un juge d’instruction qui l’a mis en examen.
Jusqu’à présent, son casier judiciaire était vierge. Le jeune homme n’est connu des services de police que pour des faits mineurs, comme des dégradations et il n’est pas inscrit au Fijais, le fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles. Mais fin mars, Jonathan M. a posté sur les réseaux sociaux un message qui se révèle troublant à la lumière des faits dont il est désormais suspecté. Il en voulait à une personne qui voulait le « faire passer pour un violeur d’enfant » auprès de ses proches et menaçait d’aller déposer plainte à la gendarmerie. L’a-t-il fait ?
Troubles de schizophrénie
Vivant de petits boulots ponctuels, ce jeune homme excentrique, assumant sa bisexualité, habite avec ses animaux dans une maison insalubre, située à quelques centaines de mètres de celle où le corps de l’enfant a été découvert. Sur Facebook, il indique notamment avoir travaillé dans une entreprise qui vend du bois de chauffage. « Il y a quelques années, il avait été embauché par le maire pour aider l’employé municipal », raconte aussi Odette. Il s’est même présenté aux élections municipales en 2008. Il avait obtenu 29 voix sur 145, soit 20,27 % des suffrages, mais n’avait pas été élu.
Sa mère, Marie-Noëlle, a affirmé à l’AFP que Jonathan M. est « un gamin qui n’a jamais eu de chance ». « Il ne travaille pas mais rend service aux gens », a-t-elle ajouté, précisant qu’il lui arrivait de garder des enfants du village, parmi lesquels la jeune victime. Il a aussi, selon ses proches, connu des troubles de schizophrénie. Selon sa sœur, interrogée par Le Parisien, il a même fait « un séjour en hôpital psychiatrique ». Son frère, lui, est convaincu de son innocence. « Il est incapable de ça », confie-t-il au Courrier Picard.