Brest: Qui est le détenu fiché S qui s’est évadé de la prison ?
FAITS DIVERS•L’individu était activement recherché par les forces de l’ordre depuis le 23 mai. Il a été arrêté en Espagne...J.G. avec AFP
Il est âgé de 21 ans, originaire de Landerneau (Finistère), et il se présente sur sa page Facebook comme « un serviteur d’Allah ». Activement recherché depuis le 23 mai suite à son évasion de la maison d’arrêt de Brest, Anthony P. a été arrêté en Espagne le 29 mai.
Le détenu fiché S avait profité d’une extraction médicale pour se faire la malle à son arrivée à l’hôpital de Brest avec l’aide de deux complices qui l’attendaient à bord d’une voiture. En fin d’après-midi, le conducteur du véhicule s’était rendu de lui-même à la police et placé en garde à vue.
Lors des perquisitions, des téléphones portables ont été retrouvés dans la cellule du détenu, a indiqué une source proche de l’enquête, selon laquelle il était signalé en raison de sa conversion à l’islam, la pratique rigoriste de sa foi et un changement physique. Cependant, il ne tenait pas de discours rigoriste, ni avant ni pendant sa détention.
Déjà 23 mentions à son casier judiciaire
L’individu « fait l’objet d’une fiche S parce qu’il a une tendance à la radicalisation et qu’il est suivi pour ça », a indiqué Jean-Philippe Récappé, procureur de la République de Brest. Il n’a cependant jamais été condamné pour des faits de terrorisme ou d’apologie du terrorisme.
Bien connu de la justice, le fugitif a déjà un lourd casier judiciaire avec 23 mentions pour des faits de vols, dégradation et outrage notamment. Il était en détention provisoire depuis le 13 novembre pour « vol par escalade dans un entrepôt ». Sa détention devait se prolonger jusqu’en juillet.
Un détenu « dangereux » selon les syndicats pénitentiaires
L’individu a été incarcéré à plusieurs reprises à Brest, notamment quand il était encore mineur. Il a également été emprisonné à Nantes, explique Thierry Labrot, du syndicat UFAP de Brest, précisant qu’Anthony P. s’est radicalisé « à travers ses fréquentations qu’il avait en détention ». Il s’était laissé pousser la barbe, portait la djellaba et faisait cinq prières par jour, a précisé Thierry Labrot, disant regretter le manque de formation du personnel pénitencier face à de tels individus. « L’établissement de Brest n’est pas fait pour recevoir ce profil de détenus », a-t-il assuré.
Il est « dangereux », a jugé pour sa part Samuel Gauthier, secrétaire général du Grand Ouest de la CGT pénitentiaire, déplorant le fait que les agents chargés de son transfert n’aient pas été armés.