PATRIMOINECinq questions autour du mystérieux vol du «cœur» d'Anne de Bretagne

Nantes: Le «cœur» d’Anne de Bretagne toujours introuvable, 5 questions autour de ce mystérieux vol

PATRIMOINEL'écrin contenant le cœur d'Anne de Bretagne a été dérobé, ce week-end à Nantes...

L'essentiel

  • Cet écrin, qui date du début du XVIe siècle, a été volé dans la nuit de vendredi à samedi au musée Dobrée à Nantes.
  • Trois jours plus tard, l’objet reste introuvable et l’enquête continue.

Trois jours après le vol du reliquaire d’Anne de Bretagne, c’est toujours le choc au musée Dobrée à Nantes. Le précieux écrin reste introuvable et la police peine à remettre la main sur les voleurs, qui sont repartis avec plusieurs pièces du musée, samedi au petit matin. 20 Minutes fait le point sur cette étonnante affaire.

C’est quoi cet objet ?

On entend parfois parler du cœur d’Anne de Bretagne mais il s’agit en fait d’un écrin évidemment vide aujourd’hui. A l’époque, les souverains pouvaient placer une partie d’eux-mêmes dans un lieu symbolique. La reine Anne, duchesse de Bretagne, avait souhaité que son cœur soit inhumé auprès de ses parents, au couvent des Carmes à Nantes. Ce fut chose faite en 1514, quand elle décède à 36 ans. Sauvé de la fonte après la Révolution, l’objet d’une quinzaine de centimètres de haut était conservé au musée Dobrée depuis 1886.

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Quelle est la valeur du reliquaire ?

« C’est un objet d’une valeur inestimable, mais qui n’a aucun rapport avec son poids en or », explique Julie Pellegrin, directrice du musée. En clair, s’il s’agit d’une « pièce d’orfèvrerie exceptionnelle », elle pèse environ 400 grammes, ce qui représenterait à peine « quelques milliers d’euros » à la revente. « C’est l’intérêt historique, la beauté esthétique et la dimension patrimoniale qui en fait un objet d’une valeur immatérielle immense, et non sa valeur financière, continue la directrice. C’est ce décalage qui nous rend tous dingues et provoque un choc très émotionnel ».

Du coup, pourquoi a-t-il été ciblé ?

Les équipes du musée craignent que l’objet ait tout de même été volé pour être fondu, puis transformé en lingot. « Mais c’est très compliqué, surtout qu’il contient de l’émail », note Julie Pellegrin. Une crainte d’autant plus grande que les autres objets dérobés peuvent aussi sembler très précieux d’apparence. Mais pour la directrice du musée, là aussi, les voleurs ont fait fausse route. « Le bouddha volé est doré mais n’est pas en or, ils n’en tireront pas grand-chose. Les pièces de monnaie qui ont disparu le sont, mais elles ne représentent pas un poids énorme. »

Y a-t-il eu une défaillance en matière de sécurité ?

C’est ce que l’enquête visera aussi à déterminer. Mais selon Ouest-France, il s’est passé huit heures entre le déclenchement de l’alarme et le moment où un personnel de l’établissement s’est aperçu du vol, samedi matin. Entre-temps, un agent se serait déplacé sur les lieux, sans rien constater de particulier. Depuis, la sécurité interroge, d’autant que l’objet était exposé dans la seule aile ouverte du musée, qui doit subir des travaux pour rouvrir totalement d’ici à 2021. « Il n’y a aucun dysfonctionnement à regretter, réagit Julie Pellegrin. Notre mission est d’exposer cette pièce, pas de la laisser enfermée dans un coffre-fort. On met toutes les conditions de sécurité pour cela. »

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Y a-t-il un espoir de le retrouver ?

Le conseil départemental, propriétaire du musée, se veut très discret quant à l’avancée des recherches. La police continue son travail d’investigations alors que le musée Dobrée restera fermé jusqu’à nouvel ordre, au moins jusqu’à la fin de la semaine, dit-on. En parallèle une association s'est proposée pour négocier la restitution du butin, et une adresse mail a été créée pour engager une éventuelle médiation. Le musée et le conseil départemental auraient quant à eux reçu des centaines de messages de soutien, mais rien qui ne les a pour le moment menés jusqu’au reliquaire disparu.