REPORTAGEVIDEO. Des habitants «pris en otage» après les violences urbaines

VIDEO. Toulouse: Après les nuits de violences urbaines, les habitants se sentent «pris en otage»

REPORTAGEAprès une nouvelle nuit de violences dans plusieurs quartiers prioritaires de Toulouse, les habitants se sentent impuissants et excédés…
Béatrice Colin

Béatrice Colin

L'essentiel

  • Au cours des deux dernières nuits, des échauffourées ont eu lieu à Toulouse, dans les quartiers de la Reynerie, de Bellefontaine et de Bagatelle.
  • Dans la nuit de lundi à mardi, 25 véhicules ont été incendiés et 18 personnes ont été interpellées.
  • Après ces nuits de tensions, certains habitants se sentent pris « en otage » de ces violences.

Après une nouvelle nuit de violence, la rumeur court toujours sur la place Abbal, à la Reynerie. « Toutes ces voitures brûlées, c’est à cause de la mort de ce jeune en prison », suppute une mère de famille venue acheter son pain. Elle n’en a « pas la certitude » mais si « c’est vrai, c’est grave ».

Cette rumeur, c’est celle véhiculée depuis deux jours, notamment sur les réseaux sociaux. Un jeune détenu, retrouvé pendu dans sa cellule de la maison d’arrêt de Seysses dans la nuit de samedi à dimanche, ne se serait pas suicidé mais aurait été battu par les gardiens. Une thèse démentie par le parquet de Toulouse et la sûreté départementale, mais reprise ici et là, au pied des immeubles où les jeunes déjà levés toisent de loin les policiers en patrouille qui occupent le terrain.

« Les enfants ont eu peur »

« Moi je pense que c’est à cause du contrôle de cette femme voilée qui s’est mal passé », assure de son côté un retraité. « Mais ce n’est pas une raison pour tout brûler, surtout nos voitures, on y est pour rien », peste-t-il.

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Des carcasses de voitures parsèment les parkings, certaines ont même été déplacées et incendiées sur les voies d’accès, comme rue Paul-Gauguin où les automobilistes doivent contourner les restes d’un véhicule.

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« Les enfants ont eu peur cette nuit, l’hélico n’a pas arrêté de tourner et il y avait tous ces feux, ça donne encore une mauvaise image du quartier », explique une autre mère de famille.

Cette colère face aux événements des dernières soirées, ils sont nombreux à l’exprimer. A la Reynerie, à Bellefontaine mais aussi de l’autre côté du périphérique, à la Faourette et Bagatelle qui n’ont pas échappé aux violences lundi soir.

Deal, squat et représailles

« Depuis un mois on voit beaucoup plus la police qui fait des descentes contre le trafic, et ça les dérange », assure une habitante. Ce mardi matin, à quelques encablures du marché hebdomadaire, elle discute avec les habitants de sa copropriété et tous font le même constat : « On est pris en otage. »

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« Les dealers squattent les immeubles, font du bruit et si vous vous opposez à eux, il y a des représailles, moi j’ai eu ma voiture brûlée, c’est invivable », poursuit-elle. Et pour cette femme, la période des vacances scolaires, en cours, n'arrange rien. Ces jeunes, elle les connaît tous, leur parle et n’hésite pas à les rabrouer. Mais souvent, ils ont le dernier mot.

« C’est comme cet ouvrier qui intervenait sur notre immeuble et qui déjeunait à la pause de midi dans sa voiture. Ils sont allés le voir et l’ont agressé en lui disant de ne pas revenir », poursuit une voisine. Ces riverains essaient de s’organiser, de monter des collectifs citoyens pour « faire face à ces zones de non-droit ». Mais ils ont du mal à voir avancer les choses.

La rénovation urbaine a bien eu lieu, les immeubles rénovés sont légion, « mais c’est souvent de la cosmétique, assurent ces habitants de la Faourette. Après il faut de l’accompagnement, sinon ça ne sert à rien. »