FAITS DIVERSVIDEO. Pourquoi la «grande époque» des braquages de banques est révolue

VIDEO. Pourquoi la «grande époque» des braquages de banques est révolue

FAITS DIVERSLe nombre d’attaques de banque a été divisé par 6 en sept ans...
Thibaut Chevillard (avec Caroline Politi)

Thibaut Chevillard (avec Caroline Politi)

L'essentiel

  • Un homme armé a essayé d'attaquer une agence BNP ce vendredi à Paris.
  • Le nombre d’attaques de banque a été divisé par 6 en sept ans.

Un coup pour rien. Un homme soupçonné d’avoir tenté de braquer, ce vendredi, une agence BNP de l’avenue de la Grande-Armée à Paris a été blessé par un tir de policier, a appris 20 Minutes de source policière. Il faut être audacieux ou inconscient pour essayer de nos jours de braquer une banque. Elles « ont élevé leur niveau de sécurité, avec par exemple la mise en place de sas à l’entrée, de plots anti-voiture-bélier dans la rue », expliquait à 20 Minutes en novembre dernier Frédéric Doidy, patron de l’Office centrale de lutte contre la criminalité organisée (OCLCO).

Selon une étude de l’ONDRP (Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales), datant de novembre 2017, le nombre d’attaques de banque a été divisé par 6 en sept ans. Il est passé de plus de 300 en 2009 à 52 en 2016. « Cette évolution est la conséquence de la priorité accordée par les banques à la sécurité de leur personnel, et de leurs clients, souligne Valérie Ohannessian, directrice générale adjointe de la Fédération bancaire française. Elles ont investi dans les technologies, dans les automates de dépôt, pour les particuliers comme pour les commerçants, dans les services en ligne, qui ont permis de diminuer la présence et la manipulation d’espèces dans les agences. »

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Changement de cibles

Les établissements bancaires sont ainsi beaucoup moins ciblés que « dans les années 1960-70 », remarquait le commissaire Doidy. Dans les années 1980, le fameux gang des Postiches avait donné du fil à retordre à la police. Entre 1981 et 1986, ces braqueurs avaient attaqué pas moins de 18 banques de la région parisienne en plein jour. Leur butin ? « 1.300 coffres-forts de particuliers pillés, peut-être 187 millions de francs lourds de butin en lingots, pièces d’or et billets. Sans compter plus de 2 milliards de centimes en espèces, prélevés direct dans les réserves des agences », expliquait dans Libération la journaliste Patricia Tourancheau, auteure d’un livre consacré à cette équipe.

Ces malfaiteurs vintage, originaires de Belleville et de Montreuil (Seine-Saint-Denis) avaient trouvé la faille des établissements bancaire : « Les salles de coffres loués 200 à 300 francs par mois aux particuliers sont protégées uniquement les nuits et week-ends. Les Postiches ont décidé de les casser aux heures d’ouverture », poursuivait dans son article Patricia Tourancheau. A la suite de ces attaques, policiers, gendarmes et banquiers s’étaient réunis afin de trouver la parade.

Depuis, les risques encourus sont devenus trop nombreux. Frédéric Doidy soulignait que ces attaques « sont passibles de la cour d’assises, avec des peines encourues relativement lourdes ». Les malfaiteurs susceptibles de monter un braquage ont donc décidé de se tourner « vers des activités plus lucratives, et moins risquées judiciairement, comme le trafic de stupéfiant ». Une source policière confiait récemment à 20 Minutes qu’ils s’étaient aussi rabattus sur les bijoux ou la maroquinerie de luxe.

De manière générale, depuis 2009, les vols à main armée sont en constante diminution, indique l’étude de l’ONDRP. Selon les différentes sources qui lui ont fourni des chiffres, cette baisse est comprise entre 60 et 65 % et concerne aussi bien les banques que les commerces ou les particuliers. A Paris, ils ont baissé de 15,8 % en 2017, de 30 % en 2016 et de 6 % en 2015 et de 14 % en 2014. Les jours de l’auteur présumé du braquage de ce vendredi ne seraient pas en danger. Mais ses ennuis ne sont pas terminés autant. Il encourt 20 ans de prison et 150.000 euros d’amende.