REPORTAGEAprès les aveux du mari d'Alexia Daval, Gray entre «colère» et «tristesse»

VIDEO. Meurtre d'Alexia Daval: «C'est dégueulasse», Gray partagée entre «colère» et «tristesse» après les aveux de Jonathann

REPORTAGEMoins d’un jour après les aveux de Jonathann Daval, la commune de Gray s’est réveillée dans l’incompréhension, entre « colère » et « tristesse », mais aussi « soulagement » de l’issue de l’affaire Alexia Daval…
Bruno Poussard

Bruno Poussard

L'essentiel

  • Le 30 octobre, le corps d'Alexia Daval était découvert dans une forêt à proximité de Gray.
  • Trois mois après, Jonathann Daval a reconnu avoir étranglé son épouse après une dispute à leur domicile.
  • Ce mercredi matin, trois gendarmes sont postés devant le bar-brasserie La Terrasse des parents d'Alexia Daval pour « préserver leur tranquillité » des sollicitations médiatiques.

De notre envoyé spécial à Gray (Haute-Saône),

A Gray, beaucoup d’habitants ont encore du mal à y croire. Au lendemain des aveux de Jonathann Daval, la commune de Haute-Saône semble sous le choc, ce mercredi matin. Trois mois après la découverte du corps calciné, le mari d’Alexia Daval a reconnu quelques heures plus tôt devant les policiers avoir étranglé son épouse. « Je ne pensais pas ça de lui », s’attriste Annie, 71 ans.

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Sous le ciel gris franc-comtois matinal, Stéphanie a vite les yeux rouges lorsqu’elle évoque le meurtrier présumé de son « amie Alexia » : « Il a fait les marches et tout… Jusqu’au bout il a joué ce jeu. Quand j’ai appris ses aveux hier, je me suis dit que ce n’était pas possible. C’est dégueulasse. C’est dramatique. »

L'affaire Alexia Daval occupe encore les discussions dans les rues de Gray au lendemain des aveux du mari de la jeune femme.
L'affaire Alexia Daval occupe encore les discussions dans les rues de Gray au lendemain des aveux du mari de la jeune femme. - B. Poussard / 20 Minutes.

« Tristesse », « douleur » et « colère » des habitants

Annie, retraitée qui connaissait bien « les pauvres parents » de la victime, est, elle, partagée entre sa « tristesse » et sa « douleur » pour ceux « qui avaient totalement confiance entre leur beau-fils » et son « soulagement » que l’assassin ait été retrouvé et qu’il ne s’agisse pas « d’un rôdeur » : « Mais vu l'endroit où son corps a été retrouvé, c’était forcément quelqu’un d’ici… »

« On a vite pensé que ça tournait autour d’elle », confirme Marie-Laure, 57 ans, à proximité de la mairie de Gray. L’incompréhension est grande devant un tel acte de la part du mari d'Alexia Daval. Depuis trois mois, le sujet occupait les conversations, elles sont encore plus nombreuses sur le sujet ce mercredi matin dans la commune de 5.500 habitants.

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Retraité de 69 ans, Solipa ne cache pas sa colère après les dernières révélations apprises devant la télévision avec sa femme :

« Dès le début, j’avais dit à ma fille qui a travaillé trois ans au bar PMU [des parents d’Alexia Daval] que ça pouvait être lui. Le gars a tué sa femme et fait la comédie ensuite. C’est scandaleux. »

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Des gendarmes devant le bar-brasserie des parents

En bas de la commune, non loin de la Saône, le bar-brasserie La Terrasse est ouvert. Mais trois gendarmes gardent l’entrée, pour « préserver la tranquillité » des parents de la victime, qui tiennent l'établissement. Dans un autre bistrot de la commune, les avis sont unanimes, des deux côtés du bar : « Il y a eu assez de malheur, il faut laisser cette histoire retomber maintenant. »

La commune de Gray semble à la fois soulagée de voir l'affaire Alexia Daval terminée mais extrêmement triste ou en colère pour la famille de la victime.
La commune de Gray semble à la fois soulagée de voir l'affaire Alexia Daval terminée mais extrêmement triste ou en colère pour la famille de la victime. - B. Poussard / 20 Minutes.

Lycéens de la petite ville franc-comtoise, Nicolas et Lucas, 18 ans, ne connaissaient pas les époux Daval ni leur famille mais ils se sentent « proches » de l'affaire, « comme ça se passe ici ». Le sujet a animé leurs débats : « On pensait que c’était quelqu’un d’ici qui connaissait des lieux. Mais pas lui. Enfin, il y a toujours eu un doute quand même. » Ce mercredi, ils se disent « tristes » et « en colère ».

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Le soulagement après trois mois de psychose

À ces sentiments se mêle le soulagement de voir l’enquête terminée. Et avec elle de nombreuses rumeurs et une psychose partagée. Solipa, père de famille, insiste pour l’illustrer : ses filles, pourtant la trentaine, avaient peur d’aller faire leur jogging depuis fin octobre. Annie, elle, n’osait plus faire du vélo de nuit. Marie-Laure, 57 ans, confirme :

« Certaines personnes avaient peur de sortir. On en parlait un peu moins ces dernières semaines, mais il y avait toujours une psychose. »

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Un policier croisé dans les rues pense que les aveux de Jonathann Daval, mis en examen dans la soirée ce mardi, vont ainsi en rassurer certains : « Jusqu’en Côte-d’Or, ça parlait d’un rôdeur… Beaucoup avaient peur. C’est une ville sportive, mais il y avait moins de groupes de coureurs ces derniers temps sur les circuits sympas des bords de Saône. »