Vaucluse: Démantèlement d'un important trafic de voitures volées
ENQUÊTE•Les malfrats volaient des voitures puis les revendaient, faisant croire qu’elles provenaient d’Italie…Mathilde Ceilles
L'essentiel
- Dix voitures ont été saisies par les autorités
- Elles étaient volées, maquillées puis revendues
- Quatre personnes sont mises en examen
C’est un système bien huilé qui a été démantelé par les services de la police judiciaire d'Avignon. Le réseau était orchestré par un trio âgé entre 30 et 50 ans. A sa tête, un homme d’une trentaine, connu par les services de police pour des faits similaires. Ce trentenaire, aidé d’un complice, volait depuis juin dernier des Peugeot 2008 et 3008.
Puis, cette même tête de réseau maquillait les voitures volées avec un second complice. Puis, un intermédiaire habitant l’Hérault fabriquait de fausses cartes grises italiennes et de faux certificat de cession italien à partir de cartes grises vierges volées. En indiquant sur ces cartes les caractéristiques du véhicule volé, l’objectif était ainsi de faire croire que cette voiture provenait de l’étranger.
Déclarées italiennes
Avec ces faux dossiers, les voitures étaient alors déclarées comme originaire d’Italie dans différentes préfectures du Vaucluse, de l’Ardèche et de l’Hérault, grâce à des prête-noms rémunérés entre 300 et 500 euros. « Certains de ses prête-noms n’ont même jamais vu le véhicule », rapporte la commissaire de police et cheffe de l’antenne de police judiciaire d’Avignon Katell Peres. Les malfrats prenaient soin ensuite d’attendre plusieurs mois avant de les revendre.
« Ces voitures étaient revendues sur Le Bon Coin ou dans des garages, précise la commissaire de police. Parmi les acheteurs, il y avait des clients de bonne foi qui achetaient les véhicules au prix du marché, mais certains aussi acquéraient ces biens volés en toute connaissance de cause à des prix défiant toute concurrence. Souvent, ils devenaient ensuite des prête-noms. »
Quatre mises en examen
Les enquêteurs sont parvenus à mettre la main sur dix véhicules revendus selon ce même procédé, chaque voiture ayant une valeur oscillant entre 15.000 et 20.000 euros. Quatre interpellations ont eu lieu lundi dans la matinée dans l’Hérault et le Vaucluse.
Les suspects, âgés de 30 à 50 ans et connus des services de police, notamment pour des faits anciens de braquage, ont été mis en examen pour vol en réunion, escroquerie en bande organisée, faux et usage de faux, recel habituel de biens provenant d’un vol et association de malfaiteurs. Deux d’entre eux ont été placés sous contrôle judiciaire, les deux autres font l’objet d’un mandat de dépôt.