VIDEO. Tuerie à Sarcelles: Ce que l'on sait du triple meurtre perpétré par un policier
ENQUETE•Un gardien de la paix de 31 ans a blessé sa compagne avec son arme de service et tué trois autres personnes avant de se donner la mort…H. B. avec AFP
A l’endroit où s’est déroulé le drame, du sable a été répandu pour recouvrir les traces de sang… Samedi soir, un policier, qui venait de terminer son service, a tué à Sarcelles trois personnes et en a grièvement blessé trois autres avec son arme de service avant de se suicider.
Au bar-tabac comme à la boulangerie de Sarcelles village, toutes les conversations tournaient ce dimanche autour du drame. Sur place, le député socialiste et ancien maire de Sarcelles François Pupponi, familier de la plupart des victimes, a fait part de sa « sidération ».
Que s’est-il vraiment passé ?
Il est 20h45 samedi quand Arnaud M., gardien de la paix, se rend après son service à Sarcelles, commune proche de grande banlieue parisienne. Là, il retrouve sa petite amie à proximité du pavillon de ses parents, selon un communiqué du procureur de la République de Pontoise, Eric Corbaux. La discussion s’envenime, le fonctionnaire sort son arme et la blesse grièvement au visage.
Arnaud M. abat ensuite deux personnes qui, selon les premiers éléments de l’enquête, avaient tenté d’intervenir. Le gardien de la paix se rend ensuite au pavillon de la famille de sa petite amie, à une dizaine de mètres de là, où il tue le père de famille, blesse grièvement au thorax la mère tandis que la sœur de la jeune femme reçoit une balle dans le fémur. Le policier, qui a également abattu le chien de la famille, est « retrouvé mort d’une balle dans la tête, son arme à la main, au fond du jardin », selon le parquet.
Qui est le policier ?
Arnaud M. était un policier de 31 ans, gardien de la paix au sein de la Compagnie de Sécurité et d’Intervention à Paris et résident à Eaubonne (Val-d’Oise). Bon fonctionnaire » apprécié de sa hiérarchie, il était en instance de séparation. « Selon ses chefs de service, c’était un bon fonctionnaire, ancien gendarme mobile très rigoureux », a précisé le procureur, qui a confié l’enquête à la police judiciaire de Versailles.
« C’était quelqu’un qui allait se séparer de son épouse. Il ne l’a pas supporté. C’est quelqu’un qui, à un moment donné, déraille totalement. Comme il est armé, il peut tirer. C’est le drame de la police », a déclaré le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb sur France Inter.
Qui sont les victimes ?
Arnaud M. a d’abord blessé au visage sa petite amie « qui l’attendait pour discuter de leur séparation dans sa voiture ». La jeune femme se trouvait toujours dans un état critique dimanche.
Puis il s’en est pris à deux hommes qui ont tenté d’intervenir. D’abord un homme âgé de 30 ans, qui écoutait de la musique dans sa voiture et « venait voir ce qui se passait », selon le procureur. Puis un autre passant, âgé de 44 ans, dont le corps a également été retrouvé à proximité. « Il était sorti acheter des cigarettes. Il s’apprêtait à souffler ses bougies d’anniversaire », a témoigné une de ses proches. « Il a dit à ses enfants qu’il revenait tout de suite et la police est venue dire qu’il ne reviendra plus jamais… »
Le policier a également abattu le père de sa petite amie, blessé sa mère au thorax et sa sœur au fémur.